Il est des situations et des circonstances, qui ne peuvent souffrir d’une quelconque neutralité. Car tout mutisme s’apparenterait à de l’assujettissement sous le coup de l’arbitraire. Nous refusons avec la dernière énergie d’hurler avec les loups, pour s’arroger une conscience.
Par Obame D’EBOMANE
Est-ce que bon nombre de compatriotes partagent la douleur et l’affliction de la famille de Maitre Méré ? Certainement, mais cela devrait-il conduire aux excès et à cette exploitation ignominieuse et indécente à laquelle certains se livrent ?
Maitre Méré a évolué sous nos yeux à tous. Avant son engagement et l’idéal, qu’il a choisi. Il aura été l’ami, le pote, le frère et plus encore. Avec hargne et ardeur, il a œuvré pour toujours et davantage agrandir le champ des libertés. Il nous suffit de nous rappeler »l’Association Flagrant Délit », qui distingue l’homme de droit et de devoir qu’il était. Sa proximité extrême avec Maitre Agondjo, en a fait l’un des militants du parti gabonais du progrès.
Entre différences idéologiques et appréciations controversées , il s’est souvent énergiquement heurté au parti démocratique gabonais du Grand Camarade Omar Bongo. Par la suite, il va transcender les clivages, pour répondre favorablement à la main tendue par le Chef de l’État Omar Bongo, car l’idéal d’un Gabon pour tous dépassait toutes les divisions ainsi que les particularismes. Depuis 2009, en toute responsabilité, il s’est éloigné de cette approche. Il en avait parfaitement le droit. Par la suite, de Paris, il fera le choix de brocarder et de s’opposer avec virulence et véhémence aux autorités établies à Libreville.
Au moment où surgit l’inéluctable, et qu’il est rappelé auprès du pére céleste. Il se trouve que le monde entier ploie sous la dictature de la pandémie de la Covid-19, avec ses contraignantes et restrictives mesures qui ne visent personne, mais sont là pour le plus grand bien de tous. Les hommages de la corporation, de même que l’accompagnement de la famille politique, ne sont hélas pas simplement possibles en l’état actuel de la pandémie, qui connait une tendance haussière dans notre pays.
Pourquoi vouloir souiller la mémoire du disparu en évoquant des prétextes et des rapprochements hors contexte? Il est honteux, abject et inhumain de vouloir ainsi faire commerce de la peine et du deuil. À tous, nous voulons ici rappeler cette maxime populaire, qui veut que les plus grandes douleurs soient muettes.