Sinopec, BW Offshore et même Total pourraient emboîter le pas à Shell et réduire drastiquement – sinon quitter – le Gabon, faute de soutien de l’État face à la Cemac et à l’Opep.
Par David B. Hauce
Rien ne va plus entre les compagnies pétrolières et le Gabon. Pourtant, il y a six mois, les tensions récurrentes – notamment fiscales – entre les groupes extractifs et les autorités semblaient s’aplanir du fait des efforts d’investissement consentis par les premiers.
Alors que la production d’or noir du pays était sur une pente légèrement descendante depuis une dizaine d’années, faute de nouvelle découverte majeure, le Gabon avait réussi un petit rebond de ses volumes de 12 % en 2019, atteignant les 218 000 barils par jour cette année-là.
Une croissance principalement due aux efforts des deux premières compagnies extractives du pays, Perenco (autour de 50 000 barils par jour actuellement) et Assala (environ 40 000 barils par jour), toutes deux spécialisées dans l’optimisation des champs matures repris à des majors, principalement Total pour la première et Shell pour la seconde.
Depuis sa création mi-2017, Assala a investi quelque 300 millions de dollars dans le pays pour stabiliser puis augmenter sa production et entendait, avant la pandémie, allouer au pays la même enveloppe en 2020. De son côté, en février 2020, à la signature de trois nouveaux accords de partage de production avec Libreville, Perenco a indiqué qu’il dépenserait 90 millions de dollars pour les seules activités d’exploration dans le pays ces prochaines années.