A quelques encablures au large du Sénégal l’archipel du Cap –Vert, fascine et attire toujours plus de touristes avec à ses plages paradisiaques. Mais aujourd’hui la majorité de celles-ci sont creusées de gros cratères par des femmes, localement appelées les “voleuses de sable”. Ce phénomène est une véritable catastrophe.
Maurice Duteil
Le panorama idyllique, le sable blanc, la mer turquoise et les baies interminables bordées de végétation luxuriante, étaient jusqu’ici le trésor de l’archipel du Cap-Vert. Mais de nombreuses plages sont aujourd’hui de véritables carrières à ciel ouvert. Des gigantesques mines où chaque jour des femmes viennent racler le sable avec des galets. Les Cap-Verdiens les appellent les “voleuses de sable”. Ces femmes sont nombreuses à gratter le fond de la mer jusqu’à 4 heures par jour avec des outils de fortune.
Seau après seau, le précieux chargement de sable volcanique est remonté sur la plage. Ces femmes portent jusqu’à 50 kg sur la tête à chaque voyage. Un travail traditionnellement réservé aux femmes. “C’est pour [mes trois enfants] que je fais ça, pour leur payer l’école et les nourrir”, explique l’une d’entre elles.
Le laxisme qui fait prospérer cette activité totalement illégale. Amène à des questionnements évidents. N’y aura-t-il pas de complicité avec les forces de police ? Car aucune des voleuses de sable n’a jamais été inquiétée. Des acheteurs viennent sur la plage pour se fournir en sable à prix cassés. Pour environ trois semaines de travail, ils paient l’équivalent de 100 €, soit deux fois moins cher que dans le commerce. Selon un militant écologiste local, les clients sont des particuliers et des entreprises du BTP qui transforment le sable le plus souvent en ciment.