Devenu l’une des plus belles compétitions africaines, le Tour cycliste du Gabon a permis à plusieurs coureurs du continent de se révéler.
Par Clinton Mombo
Ce lundi 20 janvier 2020, c’est de Bitam que s’ébranle la 15e édition de la Tropicale Amissa Bongo pour 7 étapes et 1 035 km, la plus longue distance depuis sa création en 2006. Cette année, la course fera une incursion au Cameroun dès la première journée avec une arrivée à Ebolowa, avant de retrouver des étapes plus classiques, en descendant vers N’Djolé, Lambaréné puis Mouila, de rejoindre ensuite Port-Gentil, la capitale économique du pays, puis Libreville pour l’arrivée finale.
Au fil des années, la Tropicale Amissa Bongo est devenue le rendez-vous incontournable du cyclisme africain. Aujourd’hui, le Tour du Gabon est l’une des rares courses pérennes en Afrique, mais aussi à l’échelle mondiale, où peu d’épreuves ayant vu le jour dans les années 2000 ont réussi à survivre aux difficultés économiques et logistiques. Car il y a une véritable volonté pour l’État gabonais de mettre en avant l’épreuve. Ce dernier a montré la capacité organisationnelle du pays, permettant ainsi l’accueil d’autres événements internationaux tels que les CAN de football en 2012 et 2017 ou le marathon du Gabon… »
Comme chaque année, l’épreuve gabonaise marquera le lancement de la saison cycliste internationale ; sept équipes professionnelles et quinze sélections nationales africaines ont fait le déplacement. La succession de Niccolo Bonifazio, vainqueur incontesté l’an dernier, s’annonce très ouverte, même si la course ne devrait pas échapper une fois à un sprinteur. Si l’Italien de l’équipe Total-Direct Energie n’a pas fait le déplacement, son frère est du voyage, il sera chargé d’épauler Lorrenzo Manzin, double vainqueur d’étapes et 2e au classement général l’an dernier. Le coureur originaire de La Réunion a rejoint la formation de Jean-René Bernaudeau, une habituée du Tour du Gabon. Elle est la plus fidèle de la Tropicale, avec treize participations et huit victoires finales.
Face à elle, l’équipe Cofidis fait son grand retour sur les routes gabonaises. La formation nordiste, qui vient de rejoindre le World Tour (Première division internationale) à l’intersaison, aura pour chef de file l’Érythréen Natnael Berhane, premier vainqueur africain du Tour du Gabon (c’était en 2014). Ces deux écuries, habituées au Tour de France devront composer avec les formations continentales européennes (troisième division professionnelle) Natura4Ever – Roubaix LM (France), Dukla Banska Bystrica (Slovaquie), mais aussi africaines. Aux côtés des Sud-Africains de Pro Touch, l’équipe angolaise Bai Sicasal prendra pour la première fois le départ de l’épreuve gabonaise. Mais c’est bien la formation Nippo-Delko-One Provence qui pourrait créer la surprise. L’équipe marseillaise a recruté en 2020 Biniam Girmay Hailu, révélation de la Tropicale l’an dernier. Le jeune Érythréen avait remporté une étape sous les couleurs de son pays.
Autre ancien vainqueur présent, le Rwandais Joseph Areruya aura à cœur de faire oublier sa saison 2019, en demi-teinte.
Autre outsider, le Rwandais Joseph Areruya- vainqueur de l’épreuve en 2018, emmènera sa sélection nationale.
Il retrouvera les routes qui l’ont révélé et lui ont permis de passer professionnel les deux dernières saisons. Faire émerger des talents africains, c’est aussi l’une des ambitions que s’est fixé la course »Tropicale Amissa Bongo ».