Sans vouloir aucunement se réinventer, mais toujours vent debout contre le racisme, Spike Lee, l’auteur de ‘’Malcolm X’’ et de ‘’BlaKkKlansman’’ a sorti mi-juin sur Netflix ‘’Da 5 Bloods’’, un film d’aventures plein de digressions politiques. Et l’on peut y trouver une analyse critique des fondements qui nourrissent les remous sociaux qui enflamment aujourd’hui la rue américaine.
Par David B. Hauce
Toujours à l’avant-garde, quand il s’agit de défendre la cause de la communauté africaine-américaine aux États-Unis. Spike Lee, l’auteur de Malcolm X (1992) et de BlaKkKlansman, fresque au travers de laquelle il mettait en scène une infiltration du Klu Klux Klan en 2018. Comme à son habitude, il est toujours au premier rang, poing levé.
Comment Spike Lee aurait-il pu ne pas se sentir concerné par le meurtre de George Floyd, ce Noir étouffé par un policier blanc de Minneapolis, qui enflamme son pays et le monde entier depuis la fin de mai ? Le voilà mobilisé, à la fois comme citoyen et comme cinéaste, lui qui, en 1989, avait signé une remarquable fiction, Do the Right Thing, décrivant une bavure policière mortelle à Brooklyn similaire à celle de Minneapolis.
Outre ses prises de parole publiques, dans lesquelles il dénonce la persistance du racisme dans la société américaine de 2020, il vient de réaliser dans l’urgence un petit film, déjà diffusé sur les réseaux sociaux. En l’occurrence, un montage efficace qui relate la mort par asphyxie de trois Noirs qui ont eu affaire à la police : celle, filmée par des témoins, de George Floyd et d’Eric Garner (décédé des suites d’un plaquage ventral à Staten Island, en 2014), ainsi que celle, fictive mais ô combien réaliste, du »héros » malheureux de Do the Right Thing l’une de ses plus célèbres productions.