Depuis sa création en 1901, le prix Nobel n’a été décerné à ce jour qu’à une vingtaine personnalités africaines, toutes catégories confondues.
Par David B. Hauce
Le prix Nobel de la paix 2019 a été décerné ce 11 octobre au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, « pour son initiative décisive pour résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée ». De l’ancien président de l’ANC Albert John Luthuli (1960) au gynécologue congolais Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » (2018), une vingtaine d’Africains, dont quatre femmes, avaient été distingués avant lui depuis la création du prix Nobel en 1901. La plupart pour leur militantisme, leur engagement pour la paix, la démocratie ou en littérature. Seuls quelques-uns ont été primés pour leurs recherches scientifiques.
Lauréats du prix Nobel de la Paix, le Quartet de dialogue national tunisien, le Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail Houcine Abbassi, la présidente du Syndicat des employeurs tunisiens (UTICA) Wided Bouchamaoui, le représentant de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) Abdessatar Ben Moussa et le président de l’Ordre national des avocats tunisiens, Fadhel Mahfoudh. Tous les quatre apparaissent sur le balcon du « Grand Hôtel » à Oslo pour saluer leurs sympathisants, le 10 décembre 2015
Le prix Nobel de la paix est décerné à la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf et à sa compatriote militante Leymah Gbowee, conjointement avec la Yéménite Tawakkol Karma, le 11 décembre 2011 à Oslo
Mohamed El Baradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), lauréat du prix Nobel de la paix en 2005. Il l’a reçu conjointement avec l’agence qu’il dirigeait pour leurs « efforts visant à enrayer la prolifération des armes nucléaires ».
Wangari Maathai, prix Nobel de la paix en 2004, est la première femme africaine à recevoir cette récompense. La Kényane, dont le combat en faveur de l’environnement et du droit des femmes lui a valu la reconnaissance internationale et la sympathie de ses compatriotes, a été emportée à 71 ans par un cancer en 2011.
Sydney Brenner, né le 13 janvier 1927 à Germiston en Afrique du Sud et mort le 5 avril 2019 à Singapour, a obtenu le prix Nobel de médecine en 2002. Il a reçu le prix conjointement avec John E. Sulston et Robert Horvitz pour « leurs découvertes concernant la régulation génétique du développement d’un organisme et la programmation de la mort cellulaire ».
Le Sud-Africain John Maxwell Coetzee remporte le prix Nobel de la littérature en 2003. Son œuvre interroge « l’aliénation de société de son pays’’
Premier secrétaire général de l’ONU issu de l’Afrique sub-saharienne, le Ghanéen Kofi Annan a reçu en 2001 le Prix Nobel de la Paix pour ses « efforts en faveur d’un monde mieux organisé et plus pacifique’’ Il est décédé le 18 août 2018 à 80 ans.
Le chercheur américano-égyptien Ahmed Zawail, décédé en 2016, a reçu le prix Nobel de chimie en 1999 pour ses « découvertes sur les processus moléculaires fondamentaux et leurs applications à la chimie, la biologie et la pharmacologie ».
Nelson Mandela, président du Congrès national africain (ANC) et le dernier président sud-africain de l’apartheid, Frederik de Klerk, le 10 décembre 1993 à Oslo après avoir reçu le prix Nobel de la paix. Ils ont été pour leurs efforts visant à assurer une transition pacifique du régime d’apartheid
Militante anti-apartheid, l’écrivain sud-africain Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature 1991, est morte en 2014, à l’âge de 90 ans. Engagée contre le système d’apartheid, longtemps proche de l’ANC de Nelson Mandela, Nadine Gordimer témoignait dans ses romans de la société inégalitaire sud-africaine
Le romancier égyptien Naguib Mahfuz dans son café préféré du Caire, le 14 octobre 1988, jour de l’annonce de l’attribution du prix Nobel de littérature. Il est décédé le 30 août 2006 à l’âge de 94 ans, après une longue maladie.
Premier écrivain africain à obtenir le prix Nobel de littérature en 1986, le Nigérian Wole Soyinka n’a jamais dissocié son engagement politique de son œuvre. Il est l’auteur d’une soixantaine de romans, pièces de théâtre et poèmes.
L’archevêque sud-africain Desmond Tutu a reçu le prix Nobel de la paix en 1984. C’est chez Desmond Tutu, héros des grandes manifestations anti-apartheid des années 1980, que Nelson Mandela passa sa première nuit d’homme libre à sa sortie de prison, le 11 février 1990
Le président égyptien Anouar El-Sadate partage, en 1978, le prix Nobel de la paix avec le Premier ministre israélien Menahem Begin, après la signature accords de Camp David qui ont rétabli les relations entre l’Egypte et Israël.
Allan MacLeod Cormack, né le 23 février 1924 et mort le 7 mai 1998, physicien sud-africain naturalisé américain en 1966, obtient le prix Nobel de médecine en 1979 pour sa contribution à l’invention de la tomodensitométrie, connue sous le nom de scanner.
Le Sud-Africain Max Theiler (2e à partir de la droite) reçoit le prix Nobel de médecine en 1951, pour sa découverte du vaccin contre la fièvre jaune.
Albert John Lutuli, né en 1898 et décédé en 1967, a reçu le prix Nobel de la paix en 1960 pour son combat contre l’Apartheid. Sur cette photo à Oslo avec sa femme, en 1961.