C’est lors du conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), où appris fin lundi à Washington, les quatrième et cinquième revues du programme économique du Gabon qui est appuyé par un accord élargi au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC). L’achèvement de ces revues ouvre la voie au décaissement immédiat d’un montant équivalent à 89,34 millions de DTS (environ 123,5 millions de dollars) dans le cadre du soutien au plan de relance de l’économie (PRE), initié par le gouvernement gabonais en 2017.
Par Treisha Leyla
Cette décision prise aujourd’hui par le conseil d’administration porte à 375,06 millions de DTS (environ 518,5 millions de dollars) le total des décaissements effectués jusqu’ici au titre de l’accord.
Au cours de la clôture des quatrième et cinquième revues, le conseil d’administration a également approuvé la demande des autorités sollicitant une dérogation pour non-observation de critères de réalisation relatifs à des créances du secteur bancaire et de la banque centrale sur l’administration centrale, leur demande de dérogation pour non-observation d’un critère de réalisation relatif aux arriérés de paiements extérieurs, ainsi que le rééchelonnement des décaissements dans le cadre du programme.
L’accord élargi triennal appuyé par le FMI en faveur du Gabon a été approuvé par le conseil d’administration le 19 juin 2017 pour un montant total équivalant à 464,4 millions de DTS (environ 642 millions de dollars à la date d’approbation), soit 215% de la quote-part du Gabon. Le programme de réformes économiques du gouvernement a pour objectif de rétablir la stabilité macroéconomique et de jeter les bases d’une croissance inclusive. Il vise également à assurer la viabilité de la dette au niveau national et à contribuer à la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).
Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, lors des débats du conseil d’administration, a fait ses appréciations quant aux résultats du Gabon.
‘’Les résultats obtenus par le Gabon dans le cadre du programme appuyé par l’accord conclu avec le FMI au titre du mécanisme élargi de crédit ont été globalement satisfaisants. L’amélioration des conditions macroéconomiques s’est poursuivie, avec une accélération moyenne de la croissance, une amélioration des positions budgétaires et extérieure et une réduction de la dette publique. Des réformes ambitieuses sont encore nécessaires pour susciter une croissance plus élevée, plus inclusive et plus résiliente’’
‘’Il convient de continuer à accroître les recettes intérieures et à maîtriser les dépenses non prioritaires, tout en protégeant l’investissement et en renforçant la protection sociale. Il est important aussi d’améliorer la gestion des finances publiques et l’efficience de l’investissement public pour rehausser les perspectives de croissance’’.
‘’Une mise en œuvre soutenue des réformes structurelles est indispensable. Il est nécessaire de combler les déficits d’infrastructures, d’améliorer le capital humain, de développer l’intermédiation financière, d’apurer les arriérés intérieurs et de renforcer la gouvernance et le dispositif de lutte contre la corruption afin d’améliorer le climat des affaires et de permettre une croissance plus forte et inclusive’’
‘’Le programme du Gabon est appuyé par la mise en œuvre de mesures d’accompagnement et de réformes des institutions régionales de la CEMAC dans les domaines de la réglementation des changes, du cadre de la politique monétaire et de l’augmentation des avoirs extérieurs nets régionaux, qui sont indispensables à la réussite du programme’’.
Notons par ailleurs que le mécanisme élargi de crédit a été créé pour apporter un concours à des pays qui sont aux prises avec de graves déséquilibres de balance des paiements à cause d’obstacles structurels ou qui affichent une croissance lente et une position de balance des paiements intrinsèquement fragile. Il offre une aide à l’appui de vastes programmes qui prévoient des mesures de portée et de nature nécessaires pour corriger les déséquilibres structurels sur une période prolongée.