Ses faits et gestes laissent clairement entrevoir que Jean Ping devrait jeter l’éponge. L’ancien président de l’Assemblée nationale, Moukombo estime qu’un autre dialogue politique souhaité par une certaine frange de l’opposition, serait la bienvenue. Dans la situation actuelle du pays, a-t-il déclaré, tourner le dos au dialogue reviendrait à prolonger sa lente agonie.
L’adage : « on va encore faire comment » ne tient plus la route. S’il faut un ultime dialogue, de quoi va-t-on y discuter, vu que les forums de Jean Ping et d’Ali Bongo Ondimba ont déjà tout compulsé, apparemment sans parvenir à débloquer la situation politique, économique et sociale du Gabon. Ce forum est suggéré avec tant de force avant même la tenue des prochaines législatives pour couper court à toute autre contestation. Le président du parti Les Démocrates, sans tergiverser, est engagé dans une lutte pour conduire encore une fois les affaires de l’Etat.
Mettant l’eau dans son vin, Moukombo a donné son idée sur les questions qui ont marqué l’actualité ces dernières semaines, notamment le redécoupage électoral, la nouvelle Constitution et les élections législatives. Il relève que le contenu de l’article concernant l’immunité du président de la République pendant et après ses fonctions n’est pas une invention nouvelle. Malgré de petites variations rédactionnelles, dans le fond, on retrouve l’esprit de cette disposition dans les versions successives de la Loi fondamentale depuis la révision de celle-ci en 2000.
Rétrograde en certains points, dit-il, la Constitution renferme des inventions préjudiciables. L’une de ces inventions est le fait d’évincer le régime semi-présidentiel au bénéfice d’un régime présidentiel où le chef est le seul responsable et le seul à déterminer la politique du gouvernement, en même temps qu’il ne peut, curieusement, rendre des comptes au peuple gabonais devant la représentation nationale.
Le natif de Koula-Moutou, dans la province de l’Ogooué-Lolo, estime qu’il est nécessaire que les différents camps se parlent. Le dialogue est, selon lui, la face complice de la démocratie et sa principale vertu. Dans la situation actuelle du pays, tourner le dos au dialogue reviendrait à prolonger sa lente agonie, a-t-il déclaré, en ce qui concerne le nouveau dialogue réclamé par certains pour une sortie de crise. Selon lui, ce dialogue constitue une responsabilité historique. La participation de l’opposition aux législatives viserait le même objectif.
Tout en justifiant la décision de son parti de prendre part à ces élections, le soutien à Jean Ping lors de la présidentielle 2016, a rappelé que leur position n’est pas nouvelle, d’autant plus qu’à plusieurs reprises ils n’ont cessé de réclamer une participation aux législatives. «Notre appartenance à la Coalition n’est pas synonyme d’aliénation de notre liberté de penser et d’expression», a-t-il fait observer.
Le président des Démocrates croit que le parti au pouvoir éprouve de très grosses craintes devant les incertitudes qui règnent sur son avenir au sortir des législatives de 2018. Il cite entre autres comme preuves : un redécoupage électoral sensé lui assurer un succès total aux futures échéances et lui garantir une certaine pérennité aux commandes de l’Etat ; une constitution taillée elle aussi, sur mesure, qui garantirait au chef de l’Exécutif, de toujours garder la face haute devant toute éventuelle opposition à l’Assemblée Nationale, etc… Le redécoupage électoral est une forme des petits calculs du pouvoir. Mais le peuple a son verdict, a-t-il lancé.
Willy Maixant