N’accusez pas l’Ombre d’avoir des viscérales visées toujours portées à vous dézinguer dans votre manière de redistribuer les dôles à la tête du client sans aucune transparence, quoi ! Loin de nous l’intention de faire le vilain garçon estampillé témoin gérant ou gênant, c’est selon.
Cette fois-ci quand même, 310 milliards pour près de deux cents PME locales éligibles, ce n’est pas rien. Pour une fois au moins, prenez le pari de vous ériger en parangon de vertu en donnant à César ce qui est César ! Point barre.
En tout cas sur cette Dette intérieure, tout le monde est vent debout et tient à vivre en direct comment le boa va être dépecé : liste des bénéficiaires, montants à percevoir ainsi que les secteurs concernés ne doivent plus faire mystère.
Même dans nos mbandja de Moulengui Binza et Onga, tout le monde doit s’abreuver avec ce parfum même si l’argent n’a pas d’odeur et n’aime pas les bruits. Mais, si c’est le prix à payer…
Il y a loin de la coupe aux lèvres
L’annonce le vendredi 9 février dernier du paiement de la dette intérieure, près de 310 milliards de FCFA, que l’Etat devait aux patrons des entreprises locales a été accueillie comme une délivrance et un ouf de soulagement au sein de tous les milieux intéressés. Houra ! Houra ! Houra !
Si cette nouvelle arrive à point nommé, pour ce qui est de sa traduction en actes, beaucoup d’interrogations semblent loin d’avoir trouvé des réponses idoines.
Des obstacles majeurs, se dit-il, se dresseraient sur le chemin des opérateurs économiques au point qu’avant de rentrer effectivement dans leurs fonds, tout se passe comme s’il y aurait loin de la coupe aux lèvres.
D’entrée, l’on peut dire qu’entre l’Etat et les chefs d’entreprises, il y a lieu de parier que tout le monde ne parle ni le même ni n’émet sur la même longueur d’ondes quant à l’affectation de ces fonds aux différents postes.
Par les temps difficiles qui courent, il parait évident qu’engager un tel effort de la part des pouvoirs publics ne pouvait avoir d’autres visées que celles de se soucier du retour de la confiance et de l’espoir.
Par ricochet, l’on se doute bien qu’il s’agit d’un signal fort envoyé au secteur privé pour retrouver des marges de manœuvre afin d’investir et relancer véritablement la machine productive dans l’intérêt supérieur bien compris des populations.
C’est bien cela les premières germes du Plan de la relance économique (PRE), et là, mêmes les sceptiques perfides se voient contraints de la boucler et de garder leur langue dans la poche.
Contexte favorable
C’est dans cette optique que des signaux avant-coureurs se sont multipliés pour le confirmer tout ce dernier temps.
Pas plus tard que les 7 février dernier, dans le contexte de la journée économique qu’il avait initiée en prélude de la grande annonce du paiement de la dette intérieure par le directeur de cabinet du président de la République, le ministre de l’Economie Régis Immongault, déclarait déjà en avant-première que : « Toutes les réformes engagées par le gouvernement, avec l’appui des partenaires au développement, visent à rétablir la confiance nécessaire pour accélérer la croissance ».
Avant de décliner par la suite les principaux axes portant sur huit(8) projets phares destinés à mettre de l’eau au moulin de la machine économique ainsi qu’un corpus de mesures collatérales à cette relance.
Outre l’amélioration du cadre fiscal et réglementaire pour les entreprises, le renforcement du dialogue public-privé au sein du Haut conseil pour l’investissement, la mise en place du guichet unique, du reste déjà opérationnel, d’autres mesures notamment la mise en place d’un programme pour améliorer l’employabilité des jeunes ont été avancées lors des journées économiques.
La formation avec en prime l’adéquation formation-emploi orientée vers une main-d’œuvre qualifiée a également été évoquée parmi les mesures incitatives en faveur de la relance de la croissance.
Des nombreux écueils
Mais bien évidemment en droite ligne avec ces efforts engagés de la part des pouvoirs publics, l’on ne peut continuer de rester silencieux sur ce que l’on attend des chefs d’entreprises et ce qu’ils entendent réaliser en guise de retour de l’ascenseur.
Dans ce volet, l’on espère non seulement avoir la garantie d’une meilleure traçabilité de leurs investissements mais il y a aussi et surtout qu’ils doivent présenter un gage de sincérité pour voir s’achever des nombreux chantiers restés à l’abandon et à moitié réalisés ici et là. Ce n’est pas tout !
A en croire l’expérience des années antérieures étayée par certaines indiscrétions qui filtrent des instances proches du dossier, tout ne semblerait pas s’annoncer très très rose pour les pauvres bougres d’opérateurs, surtout ceux n’ont pas de longs bras.
Sur ce, d’autres griefs et de moindres se dressent sur le chemin. On évoque entre autres le défaut de transparence qui reste un enjeu de taille à la lumière d’interminables palabres suscitées par le passé concernant le paiement de la Dette intérieure.
Que faire et comment éviter que ce soit toujours les mêmes qui passent à la caisse et comment faire arrêter les cancans du genre les pouvoirs n’ont rien décaissé.
Les bizarreries du genre des entreprises fictives qui raflent la mise et qui se volatilisent sans faire tomber des miettes aux sous-traitants ainsi que les accusations fondées ou pas décochées contre les agents de la chaine de paiement figurent également sur la liste des écueils qui gênent la gestion de la Dette intérieure.
Maintenant que la signature tant attendue entre le gouvernement, le Club de Libreville et la Confédération patronale a eu lieu en présence du Premier ministre, Issozet Ngondet, que les choses sérieuses commencent et tenez-vous cette fois-ci dans la transparence ! Misu bala (entendez les yeux ouverts).
Jean-Baptiste Poquelin