A la suite d’une tuerie dans un village dogon qui a fait 35 morts dans le centre du pays. Le gouvernement malien a révoqué le gouverneur de la région de Mopti, et a décrété trois jours de deuil national à compter de ce jeudi 13 juin 2019.
Par Maurice Duteil
Par un communiqué lu à la télévision publique malienne, Le président Ibrahim Boubacar Keïta a proclamé un deuil national de trois jours pour rendre hommage aux victimes de l’attaque terroriste perpétrée le 10 juin 2019 contre les populations du village de Sobane-Da. Le bilan officiel faisant état de 35 personnes tuées.
C’est en tirant les leçons de ce drame que le gouverneur de la région de Mopti », le général Sidi Alassane Touré a été révoqué par le Conseil des ministres qui a suivi ce triste et dramatique événement. Le gouvernement avait annoncé auparavant mercredi que cette attaque de dimanche soir, jusque-là non revendiquée, avait fait 35 morts, dont 24 enfants.
Les violences intercommunautaires dans le centre du Mali ont culminé le 23 mars avec le massacre à Ogossagou, près de la frontière burkinabè, de quelque 160 villageois peuls, attribué à des chasseurs dogons. Les villages de Sobane-Da et d’Ogossagou se trouvent tous les deux dans la région de Mopti, où se concentre l’essentiel des violences au Mali.
Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs « groupes d’autodéfense ». Le Mali, qui subit déjà les affres du terrorisme aveugle devrait se passer de ces luttes intercommunautaires pour œuvrer à la consolidation et à la pacification du pays.