L’érosion et les pratiques agricoles de ces dernières années ont clairsemé les forêts et dégradé les sols au Burundi, petit pays d’Afrique de l’Est.
Par David B. Hauce
Le Burundais Leonidas Nzigiyimpa, 57 ans, a été distingué le 1er octobre 2019 par la FAO , l’organisation des Nations unies qui travaille en partenariat avec une dizaine d’ONG afin de promouvoir la gestion, la conservation et le développement durable des forêts dans le monde.
Leonidas Nzigiyimpa travaille depuis plus de 20 ans à l’Office burundais pour la protection de l’environnement. Loin des paperasses et des bureaux poussiéreux, cet amoureux de la nature vit sa mission comme une passion.
Il sillonne les forêts, répertorie les zones menacées et agit en collaboration directe avec les autochtones, en faisant œuvre utile. Le militant burundais a, par exemple, sorti de la précarité une centaine de personnes en les installant dans la réserve naturelle de Bururi, où ils sont devenus les gardiens d’une forêt menacée d’exploitation illégale.
La passion de Leonidas Nzigiyimpa pour la nature remonte à son enfance. Dans son village situé près d’un cours d’eau, il pouvait admirer différentes espèces d’oiseaux jusqu’au jour où ils ont disparu, en raison de la dégradation de la zone humide. C’est cette menace-là qui l’a incité à s’engager pour sauver l’environnement. Leonidas Nzigiyimpa, également lauréat du prix National Geographic 2018, mise par ailleurs beaucoup sur la jeunesse pour protéger les ressources naturelles de son pays. Il a créé des « clubs de l’environnement » dans plus de 500 écoles au Burundi, pour rallier les élèves à sa cause.
Une croissance démographique rapide et des pratiques agricoles non durables ont non seulement disséminé ces dernières années les forêts, mais aussi dégradé les sols dans ce petit pays pauvre où l’économie est largement tributaire de l’agriculture. Un secteur qui emploie toujours 80 % de la population, alors que les terres arables sont de plus en plus rares, comme le précise la Banque mondiale.