Non contente de passer sous silence ce qui a fait éconduire le ministre du Budget lorsqu’il est venu défendre le projet de loi de finance 2019 en novembre dernier, la présidente du Sénat a rappelé le ressentiment des sénateurs vis-à-vis du gouvernement, en présence du premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet, alors que ce dernier s’apprête à remettre sa démission dans quelques jours.
C’est le 31 décembre, lors de la clôture de la 2è session ordinaire du Sénat, qu’en toute logique un bilan spécifique soit étalé au grand jour sur le mécontentement qui perdure, devenu à leurs yeux une manœuvre de clochardisation qui ne dit pas son mot dans laquelle ils sont devenus le dindon de la farce.
Le premier ministre a écouté ces doléances qui ont de bonnes chances de passer en pertes et profits avec l’actuelle équipe qui assure les affaires courantes, à moins que le brûlant dossier ait été traité en amont. Les primes des sénateurs et du personnel se chiffrent à 996 millions 640 mille francs depuis novembre et octobre, et le titulaire du département n’a osé initier un début de résolution de ce problème, lui qui détient les cordons de la bourse.
Nos vaillants sénateurs censés mener des enquêtes pour savoir là où cela cloche préfèrent ronger le frein. Pour l’instant, rompant avec la stratégie habituelle,l a présidente a préféré le choix d’un exposé rapide devant les intéressés espérant un règlement rapide de ces émoluments. C’est une dénonciation d’une atteinte aux droits des parlementaires qui réfléchiront par deux fois pour identifier les couacs qui les desservent afin que le mauvais traitement de ce genre ne soit plus monnaie courante dans les pratiques orthodoxes de la gestion des institutions de l’Etat.
La trésorerie se doit d’étouffer ces soupirs longtemps contenus et redonner la dignité aux vénérables sénateurs.