Ce lundi 31 août 2020, Emmanuel Macron, le président français se rend à Beyrouth pour la seconde fois depuis la catastrophe au port. Avant son arrivée, l’ambassadeur du Liban en Allemagne, Moustapha Adib, a été nommé Premier ministre du pays.
Par Maurice Duteil
Emmanuel Macron est de nouveau très attendu lundi soir à Beyrouth, pour sa deuxième visite en moins d’un mois. Il arrive dans le pays alors que l’ambassadeur du Liban en Allemagne, Moustapha Adib, 48 ans, a été désigné Premier ministre après avoir obtenu le plus grand nombre de voix lors de consultations parlementaires menées par le chef de l’Etat Michel Aoun. Le nouveau chef de exécutif libanais a déclaré vouloir former un gouvernement d’experts et jeter les bases des réformes qui permettront un accord avec Fonds Monétaire International.
Emmanuel Macron avait pressé les les dirigeants libanais de former rapidement un ‘gouvernement de mission’ pour sortir le pays de la crise économique et politique. Le président français s’était déjà rendu dans la capitale libanaise le 6 août, deux jours après la terrible double explosion au port de Beyrouth qui a coûté la vie à au moins 190 personnes, fait plus de 6.500 blessés et endommagé la moitié de la ville.
Le chef de l’Etat se rendra à nouveau sur le site de la catastrophe et dans les quartiers les plus touchés, afin de s’assurer du bon déploiement des 253 millions d’euros d’aide levés par la France auprès de la communauté internationale et distribués via des acteurs non gouvernementaux.
»Mais ce retour sur les lieux a surtout une portée symbolique », estime une source diplomatique à Beyrouth. Emmanuel Macron y avait été accueilli en sauveur par les habitants en colère contre leurs dirigeants, soupçonnés d’avoir laissé en connaissance de cause pendant des années du nitrate d’ammonium explosif au port. « Je prendrai mes responsabilités envers vous », avait-il promis à la foule.
Emmanuel Macron avait alors également appelé les dirigeants libanais à un ‘’ indispensable sursaut’’ de responsabilité et à la formation d’un nouveau gouvernement capable de mettre en oeuvre des réformes structurelles. Les « contraintes du système confessionnel » libanais ont conduit « à une situation où il n’y a quasiment plus de renouvellement et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes », a-t-il répété vendredi à Paris à la presse.
La réorganisation du secteur du secteur défaillant de l’électricité et de l’administration publique ou encore le renforcement de la transparence et de la lutte contre la corruption font partie des mesures préalables au déblocage d’une aide internationale plus conséquente très attendue par le Liban, en particulier depuis le début d’une grave crise économique en octobre.