Le Fonds monétaire international (FMI) ne menacerait pas d’interrompre son appui budgétaire au Gabon et celui des autres bailleurs de fonds. Le ministre de l’Économie, de la Prospective et de la Programmation du Développement durable, Régis Immongault dément catégoriquement ces allégations et tient à apporter des précisions pour éclairer l’opinion nationale sur les points évoqués.
L’appui des bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque mondiale, AFD, BAD) au Programme de relance économique du Gabon se chiffre à 1 350 milliards de francs sur la période 2017-2019. Elle se répartit comme suit : 617 milliards de francs pour la seule année 2017; 420,1 milliards de francs pour 2018 ; 228,7 milliards de francs pour 2019 et un additif de 29,3 milliards de francs en 2020.
Concernant le règlement de la dette intérieure, le gouvernement a décidé de consacrer 534 milliards de francs en 2018 pour le règlement de la dette intérieure. 368 milliards de francs avaient déjà injectés en 2017 au profit des entreprises. Une dynamique qui se poursuit en 2018. Le Gabon est l’un des pays de la CEMAC à avoir signé un programme triennal de stabilisation macroéconomique et de relance de la croissance avec le FMI et qui s’exécute normalement.
A la suite de la détérioration de l’environnement international consécutive au choc pétrolier et s’étant traduit par un déséquilibre du cadre macro-budgétaire à partir de 2014, le Gabon a entrepris d’élaborer et de mettre en œuvre le Plan de Relance de l’Economie (PRE).
Ce plan de relance a reçu en juin 2017, l’approbation du Conseil d’Administration du FMI à travers la conclusion d’un programme triennal (2017-2019) au titre du Mécanisme Elargi de Crédit. Cet avis favorable du FMI s’est traduit par un soutien financier d’autres partenaires techniques et financiers, notamment l’Agence Française de Développement, la Banque Africaine de Développement et la Banque Mondiale.
Le communiqué du FMI faisant foi, la première revue de ce programme qui a eu lieu au mois de décembre 2017 a été concluante. Dans le cadre de la deuxième revue prévue à la fin du premier semestre 2018, le Gabon a reçu au mois de février 2018, une « Staff Visit » en vue de faire une pré-évaluation de la mise en œuvre des réformes macroéconomiques.
Le Club de Libreville est une modalité pratique utilisée par le passé pour le règlement de la dette intérieure comme prévu dans le PRE. Le règlement de la dette est une priorité dans les engagements pris vis-à-vis des Partenaires Techniques et Financiers. Aussi, le programme économique prévoit-il un désengagement au titre de la dette extérieure et un effort important de règlement de la dette intérieure.
C’est dans cette perspective que le Club de Libreville qui n’est pas une création nouvelle, a été mis en place. Il s’agit d’une plateforme pour regrouper les créanciers domestiques et faciliter le dialogue entre les entreprises locales et l’Etat pour un règlement diligent des créances. Ainsi, cette modalité pratique de règlement de la dette intérieure permet-elle de traiter notamment les instances du Trésor, la dette conventionnée ou encore les créances validées dans le cadre des audits de la dette initiés par le Gouvernement.
Il n’est donc pas exact d’affirmer que le FMI méconnaitrait l’existence du Club de Libreville ou s’opposerait à sa mise en place en vue d’assurer le paiement de la dette intérieure nécessaire à la relance de l’économie nationale. Les experts du FMI ont juste souhaité que le Club de Libreville tienne compte des contraintes du cadrage macroéconomique arrêté dans le cadre du programme.
Les Ministres Financiers sont pleinement impliqués dans la mise en œuvre du programme avec le FMI. Les Ministres financiers, sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, conformément aux Très hautes instructions du Président de la République, Chef de l’Etat sont au plan opérationnel, responsables du suivi des négociations et de la mise en œuvre du programme avec le FMI.A ce titre, ils sont totalement impliqués dans l’ensemble des actions engagées dans le cadre dudit programme.
En définitive, le Gouvernement réaffirme sa volonté de poursuivre les réformes engagées dans le cadre du Plan de Relance de l’Economie appuyé par le FMI et les autres partenaires financiers internationaux avec lesquels les discussions se déroulent dans un climat de confiance mutuelle.