Le président sortant de la Namibie, Hage Geingob, a été réélu pour un second mandat de cinq ans avec 56,3% des voix face au candidat indépendant Panduleni Itula, qui a recueilli 29,2% des suffrages, a annoncé samedi soir la Commission électorale de Namibie. C’est nettement moins que les 86% obtenus il y a cinq ans.
Par Maurice Duteil
Hage Geingob, 78 ans, a été réélu sans surprise. Mais il obtient le plus mauvais score jamais réalisé par le candidat du parti au pouvoir. La Swapo qui dirige la Namibie depuis son indépendance en 1990 gagne toujours avec des scores dépassant les 80%. Le président sortant de la Namibie, a été réélu pour un second mandat de cinq ans avec 56,3% des voix face au candidat indépendant Panduleni Itula, qui a recueilli 29,2% des suffrages, a annoncé la Commission électorale de Namibie.
Lors de ces élections, la Swapo avait officiellement un candidat, le chef du parti et président sortant Hage Geingob. Sauf qu’il n’était pas vraiment seul en lice. Parmi ses principaux rivaux, on retrouve l' »indépendant », Panduleni Itula. C’est un membre du parti au pouvoir qui a voulu se démarquer du président et de son bilan peu reluisant. Cet opposant, qui n’en n’est pas vraiment un, a recueilli 30% des suffrages. Au final, si l’on rajoute son score à celui du candidat officiel, la Swapo se maintient avec plus de 80% des voix car ses partisans refusent de sanctionner le parti de la « lutte de libération » malgré toutes les déceptions. L’opposition, la vraie, reste donc très marginale.
La baisse du score du président s’explique avant tout par la corruption dans le pays qui souffre de récession d’inégalités sociales criantes. Le régime de Hage Geingob a été notamment éclaboussé par un scandale dans l’industrie de la pêche, l’un des secteurs clé avec l’exploitation des minerais.
Les Namibiens ont été choqués par l’implication de deux ministres de son gouvernement. Accusés d’avoir touché l’équivalent de 10 millions de dollars de pots-de-vin de la part d’une entreprise de pêche islandaise, les deux responsables politiques ont été finalement arrêtés et devront être jugés.
Le président qui rempile pour un deuxième et dernier mandat dit aujourd’hui comprendre la colère des Namibiens concernant la corruption. Il se réjouit de « la victoire de la démocratie » dans ce pays stable et s’engage à lutter contre ce fléau. Hage Geingob a jusqu’en 2024 pour faire ses preuves.