Le président congolais, Félix Tshisekedi, a menacé de « virer » des ministres, voire de dissoudre l’Assemblée nationale, si ses partenaires de la coalition fidèles à son prédécesseur Joseph Kabila sapaient son pouvoir en RDC.
Par Maurice Duteil
« Le Congolais m’a confié une mission et je dois rendre compte à ce peuple. Et celui qui ne va pas suivre mes instructions et qui s’attachera aux instructions de sa famille politique, il sera viré », a déclaré le chef de l’État dimanche 19 janvier devant la diaspora congolaise à Londres, où il participe au Sommet Royaume-Uni-Afrique.
Cet avertissement vise directement les ministres issus du Front commun pour le Congo (FCC, pro-Kabila), soit la majorité des 67 membres du gouvernement.
« Jusqu’à présent, je n’ai vu aucun ministre s’opposer à mes décisions. Mais certains ministres me disent qu’ils subissent des pressions », a-t-il déclaré. « Je ne peux pas dissoudre l’Assemblée nationale tant qu’il n’y a pas crise », a-t-il ajouté. Mais en cas d’obstruction, « je serai contraint, en fin de compte, de prendre la décision de dissoudre l’Assemblée nationale ».
Le président a été investi il y a tout juste un an, le 24 janvier 2019 en présence de son prédécesseur Joseph Kabila, première transition pacifique du pouvoir en RDC. L’ex-président a gardé une grande majorité au Parlement et à la tête de la plupart des 26 provinces. Les deux hommes gouvernent depuis en coalition.