Starlink, l’Internet satellitaire proposé par Space X, devrait être fonctionnel à l’échelle mondiale d’ici septembre. L’entreprise attendra ensuite le feu vert des régulateurs.
Par David B. Hauce
Le projet Starlink, visant à déployer un Internet satellitaire via le lancement de milliers de satellites en orbite basse, semble sur le point de se concrétiser. SpaceX a en effet annoncé qu’une couverture mondiale était envisageable d’ici septembre, rapporte Reuters. La compagnie fondée par Elon Musk a d’ores et déjà lancé près de 1.800 satellites sur les 12.000 envisagés.
Si l’entreprise propose dès à présent un service bêta dans 11 pays, il lui faudra néanmoins obtenir l’approbation de plusieurs régulateurs pour pouvoir élargir son offre. La France fait partie de ces pays, depuis l’aval donné par l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), en février dernier.
Avant même son véritable lancement, Starlink semble en tout cas jouir d’un vrai succès. En mai, Elon Musk avait annoncé que 500.000 précommandes avaient déjà été réalisées, précisant que seule la densité urbaine pourrait être un obstacle au déploiement de cet Internet haut débit.
Mais le projet Starlink, estimé à 10 milliards de dollars, a aussi rencontré l’hostilité de plusieurs observateurs. Stéphane Israël, patron d’Arianespace, avait notamment mis en garde fin mai lors d’une conférence à Genève contre un risque de «monopolisation de fait» de l’espace.
Le haut responsable avait en outre souligné que le déploiement «à flux très accélérée» de satellites de Starlink mettait inévitablement la compagnie en position de force vis-à-vis des régulateurs de télécommunication.
Côté politique, des députés LFI ont demandé un moratoire sur le projet starlink en mars. Les élus mettent en avant le risque de collision face au nombre de satellites lancés, ainsi que des problèmes de pollution lumineuse. SpaceX a d’ailleurs travaillé sur cette dernière question, équipant ses appareils d’un pare-soleil pour diminuer leur réflectivité.
Sur le terrain, des tensions sont parfois survenues entre le géant de l’astronautique et les pouvoirs publics. En France, plusieurs communes ont en effet refusé l’implantation d’antennes relais permettant de capter le réseau satellitaire. À Gravelines (Nord) comme à Saint-Senier-de-Beuvron (Manche), les municipalités ont repoussé ce type d’installation, s’interrogeant sur leurs conséquences sanitaires et écologiques. L’exposition aux champs électromagnétiques générés pose notamment question.