Libéré après six mois de captivité, Soumaïla Cissé aspire à un peu de repos. Mais l’opposant réfléchit déjà au rôle qu’il pourrait jouer sur une scène politique malienne en pleine recomposition.
Par Maurice Duteil
Il est arrivé à Paris le 19 octobre au petit matin. S’est extrait de l’A319 d’Air Sénégal à bord duquel son épouse et lui avaient pris place, puis s’est enfoncé dans les couloirs de l’aéroport de Roissy. Pas de foule ni de comité d’accueil. Soumaïla Cissé aspire à un peu de discrétion. Quelques sympathisants sont bien venus à sa rencontre, mais on est loin des scènes de liesse qui ont accompagné sa libération dix jours plus tôt, sur le tarmac de l’aéroport de Bamako.
Dans la capitale française, l’opposant malien va enchaîner les rendez-vous médicaux. Non sans une pointe d’humour, il explique être désormais »à la merci des médecins ». Ceux qui ont pu le voir et lui parler affirment qu’il va étonnamment bien, mais après six longs mois de captivité, un check-up s’impose.
Sans doute n’est-il pas mécontent de s’éloigner un peu du tourbillon médiatique dans lequel il a été pris, au soir du 8 octobre. À Jeune Afrique, il explique qu’il veut d’abord »[s]’informer humblement » et »prendre le recul nécessaire ». »Six mois, cela n’est pas rien, explique-t-il. Les lignes ont bougé. Je dois voir le positionnement des uns et des autres pour comprendre la recomposition de la scène politique ».