Le Pr Lee white a accordé récemment une interview à la télévision Qatari Al jazeera le 26 octobre dernier. Au cours de celle-ci, le ministre des Eaux et Forêts en charge de l’environnement a presque révélé un scoop en confiant les raisons pour lesquelles le Gabon allait monétiser à hauteur de 5 milliards de dollars dont l’équivalent est de 3 000 milliards de FCFA, son portefeuille de par la séquestration carbone.
Par Franck Mohamed
Le ministre Lee White s’est exprimé par les termes suivants : C’est la nécessité d’investir durablement dans ces forêts afin que les forêts créent des emplois et des moyens de subsistance pour le peuple gabonais. La possibilité d’utiliser cette absorption nette comme une matrice très simple dans la lutte contre le changement climatique pourrait potentiellement financer des pays comme la République démocratique du Congo pour changer leur voie [vers le changement climatique.
Il poursuivra son propos en donnant plus détails : Au Gabon, nous ne pouvons pas simplement arrêter d’utiliser la forêt, je ne pense pas que nous en ayons besoin. Nous pouvons continuer à faire de la foresterie, à créer des emplois et à maintenir ce stock de carbone aussi élevé qu’il est, mais cela coûte de l’argent et des investissements. Il y a donc des coûts à cela et si le carbone peut compléter ce que nous faisons déjà, cela pourrait potentiellement faire une grande différence. Les organismes spécialisés expliquent qu’un crédit carbone équivaut à l’émission d’une tonne de dioxyde de carbone.
Il permet à son détenteur d’émettre davantage de gaz à effet de serre (par rapport au taux en vigueur fixé par le protocole de Kyoto). Ces crédits carbones sont attribués aux Etats ou aux entreprises qui participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi, chaque pays ou entreprise reçoit un quota d’émissions de gaz à effet de serre, un « permis de polluer », en quelque sorte. Si elle émet moins de CO2, elle peut revendre ses quotas non utilisés à une entreprise plus polluante, ou les garder pour l’année suivante.
Le Gabon a fait ses évaluations et peut affirmer que le pays séquestre annuellement l’équivalent de 140 mille tonnes de carbone, alors qu’il n’en émet que 35 mille. Ainsi, fort d’une différence de plus de 100 mille tonnes de carbone chaque année, le Gabon peut vendre son crédit carbone aux entreprises qui en ont besoin.
Dans un passé récent notre pays le Gabon a déjà vu ses efforts récompensés en juin dernier par la Norvège. Ce pays européen a décidé de lui octroyer un financement de 17 millions de dollars soit environ 9,3 milliards de FCFA pour son engagement en faveur de la protection de ses forêts. Cette enveloppe est la contrepartie du carbone supplémentaire séquestré entre 2016 et 2017, grâce aux mesures mises en œuvre au Gabon dans le but de lutter contre la déforestation.