Réuni au sein du Mouvement des entreprises de France (Medef), le patronat français reste toujours, par principe, solidaire de ses adhérents. Encore plus envers ses membres les plus influents comme le Groupe Veolia. Son président Pierre Gattaz dénonce dans un courrier adressé le 26 février 018 (et authentifié par le service communication du ministère de l’Eau et de Energie du Gabon) au Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet, cette décision unilatérale qui ne repose sur aucun fondement juridique.
En dépit de la médiation d’apaisement du Porte-parole de la Présidence de la République. Le Medef annonce qu’une procédure judiciaire va certainement être engagée afin de faire la lumière sur ce dossier. La galère des gabonais, le Medef s’en fout. Les cris d’Ibrahim Tsiendjé Mboulou et ses amis de la société civile n’est pas le problème du patronat français. Pour le Medef, c’est juste les intérêts de ses membres qui comptent. Ci-dessous le courrier officiel.
« Monsieur le Premier ministre,
Je me permets de vous faire part de notre plus vif étonnement et notre inquiétude après la décision qui vient d’être prise par votre Gouvernement au cours des derniers jours.
L’action d’expropriation d’une société, qu’elle soit étrangère ou nationale, de façon brutale, sans préavis et sans qu’elle soit l’aboutissement d’une négociation, me semble particulièrement inappropriée. Ce n’est pas la marque de confiance que nous pouvons attendre d’un pays ami qui me semble-t-il, souhaite attirer des investisseurs dans son pays.
Nous avons eu l’honneur de vous recevoir au MEDEF le 24 mars dernier accompagné de membres de votre Gouvernement, notamment dans le but de rechercher une issue positive à la dette intérieure qui concerne plusieurs entreprises françaises.
Cet état d’esprit basé sur le dialogue, la co-construction, le co-développement de projets est notre façon d’avancer en Afrique, comme dans tous les autres pays d’ailleurs. Je trouve que c’est aussi un principe très bénéfique dans le règlement de différends éventuels.
Nous comprenons les difficultés économiques que rencontre votre pays. Cependant, nous ne pouvons comprendre cette décision unilatérale qui ne repose manifestement sur aucun fondement juridique et la déplorons car elle porte préjudice à l’image du Gabon et reflète une pratique de l’Etat de droit inquiétante.
Une procédure judiciaire va vraisemblablement s’engager et espérerons que toute la transparence sera faite sur ce dossier et que la justice sera rendue de façon loyale.
Nous suivrons avec attention ces évolutions, tout comme nous suivrons, après les récentes affaires Bouygues et Sodexo, la santé des entreprises françaises implantées au Gabon, partenaire fidèles de votre pays.
Je vous remercie par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à ma démarche et vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, à l’assurance de ma haute considération ».
Pierre GATTAZ