Ni l’encre a séché, ni l’écho du message ne s’est éteint. Il y a quelques mois, Alassane Ouattara jurait de vouloir laisser les clefs de l’exécutif à la jeune génération. La subite disparition de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, semble conforter la thèse que toutes les options sont à nouveau sur la table. Si à ce jour, ADO ne s’est pas encore prononcé officiellement. Néanmoins la pression va crescendo. Car une frange importante des hiérarques du RHDP en appelle à sa candidature.
Par Maurice Duteil
La candidature du président ivoirien Alassane Ouattara pour un troisième mandat ne fait guère de doute, à entendre certains barons du parti au pouvoir. Adama Bictogo, le directeur exécutif du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), affirme qu’Alassane Ouattara ‘’est le mieux placé pour battre le candidat du PDCI-RDA, Henri Konan Bédié au premier tour’’. Il insiste et précise qu’ADO reste le ciment de l’unité du RHDP, et que sa candidature assurément éviterait une guerre des dauphins.
Pour nombre d’observateurs politiques, il serait précipité de s’avancer car rien n’est encore officiel. Le cercle proche du président Ouattara, affirme que ce dernier hésiterait encore. Il est même envisagé une candidature de l’actuel ministre de la défense Hamed Bakayoko, et ce d’autant plus qu’il devrait être nommé Premier ministre, dans les tout prochains jours.
Comme à chaque période préélectorale, un jeu de poker menteur et une période de doutes et de tractations entoure la nomination du candidat RHDP. Si les cadres du parti présidentiel poussent pour un troisième mandat, cette option ne serait pas sans poser un grand nombre de difficultés et ainsi Alassane Ouattara se retrouverait dans une position sans issue. Et l’on est autorisé à penser que le président n’est pas sans évaluer les risques et la crainte de plonger le pays dans une période d’incertitude.
En effet, il avait promis de laisser les clefs de l’exécutif à la jeune génération, tandis que la légitimité même de sa candidature sera remise en cause, en raison de la nouvelle loi constitutionnelle qui limite à deux mandats l’exercice du pouvoir. C’est cette parole donnée qui deviendrait sujet à caution si toutefois ADO la reniait. Ce serait du pain béni et du grain à moudre pour l’opposition. Les atermoiements ainsi que les hésitations actuels s’ils obéissent à une stratégie. Ils ne pourraient pas durer indéfiniment car le terme échu est pour fin juillet 2020.