Le club des magistrats annonce ne pas participer à la surveillance des futures élections présidentielles fixées au 4 juillet 2019. C’est le boycott décidé le samedi 13 avril à Alger en appui à leur mouvement de contestation contre le pouvoir.
Le juge d’instruction Saad Eddine Merzoug a lu ce communiqué pour refuser leur supervision. Les manifestants réagissent au mépris caractérisé à leur égard sur la notion de l’indépendance de la justice que les gens du pouvoir ne leur reconnaissent pas.
Puisqu’ils réclament leur attachement à ce principe longtemps méconnu et qu’ils essaient par ce truchement de ressusciter. La rue continue d’ailleurs de réclamer leur départ.
Ni Houari Boumediène, de 1965 à 1978 n’avait seulement eu recours aux magistrats, il détenait son pouvoir de ses amis du conseil de la révolution qui avait destitué Ahmed Ben Bella en juin 1965. Ni Bendjedid, 1979-1993, il articula son pouvoir à l’état-major de l’armée, aux services de sécurité et à la présidence pour privilégier le consensus.
Ni Mohamed Boudiaf qui a avoué ne pas connaître tous les décideurs voire Liamine Zeroual qui démissionna en refusant l’ascendance de l’armée et de services de sécurité, Bouteflika doit ses quatre mandats au fait que l’armée a respecté le légalisme formel et les magistrats se déployaient dans tous les centres de vote pour y jouer un rôle déterminant.
Ne pas participer à ce scrutin de tous les dangers, parce que la rue ne veut rien savoir de ces appendices du pouvoir sortant, le club des magistrats a encore du temps d’apprécier et de changer d’avis d’ici à juillet.