Le vendredi 6 décembre 2019, aura lieu un débat unique télévisé entre les cinq candidats en liste pour les élections. La campagne électorale se déroule, jusqu’à présent, dans des espaces fermés.
Par Maurice Duteil
Le débat télévisé entre les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 aura lieu le vendredi 6 décembre, a fait savoir l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). La campagne électorale passe inaperçue en Algérie. Les panneaux d’affichage demeurent vierges ou squattés par les portraits des « détenus d’opinion ». Les cinq candidats, que peu de choses différencient sur le plan idéologique, évitent soigneusement la rue et les bains de foule. Ils animent des meetings dans des salles clairsemées, retransmis en direct par les télévisions offshores, chaînes algériennes de droit étranger, qui évitent scrupuleusement de couvrir les manifestations contre les élections des vendredis et mardis.
La guerre des images définitivement gagnée par les manifestants. En effet, le régime a essayé de contrecarrer les impressionnantes marches contre la présidentielle en organisant, lui-même, via de l’Union générale des Travailleurs algériens (UGTA, ex-syndicat unique), des manifestations de soutien. Résultat : des troupes maigrichonnes, moquées sur les réseaux sociaux.
Selon l’ANIE, les cinq candidats ont donné leur accord pour le débat télévisé de vendredi, journée de contestation à travers toute l’Algérie contre cette élection. Quatre d’entre eux ont exercé des fonctions ministérielles, dont deux comme Premiers ministres, sous Abdelaziz Bouteflika.
Pour une partie de la presse algérienne, qui s’interroge sur l’opportunité de maintenir cette élection, le candidat favori n’est plus l’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune, mais l’ancien ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, qui engrange des soutiens de taille de l’ancien régime.