On a assisté à un jeu dangereux de notre économie internationale au nouveau port d’Owendo où des cargaisons de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), ont été bloquées pour non-paiement d’une « double taxe ». Une situation qui serait à l’origine d’un ralentissement des activités du Complexe métallurgique de Moanda (C2M).
Le fonctionnent normal de l’usine de Comilog se trouve menacé. Et pour cause : Sa cargaison chargée de coke, un intrant contribuant à la fonte du minerais, est saisie au Nouveau port d’Owendo. La situation est d’une gravité sur le plan économique que certaines sources évoquent même l’éventualité d’une fermeture l’usine C2M à Moanda. Sauf changement de dernière minute ou évolution de la situation, l’usine pourra fermer du 12 au 18 mars 2018 prétextant d’une fermeture annuelle normale qui va permettre la maintenance des équipements, mais une fermeture temporaire qui cache et qui serait une manière détournée pour l’entreprise de faire face à ce problème.
A en croire à certaines sources, ce sont des difficultés économiques du CGC qui l’auraient poussé à prélever une double taxe sur les cargaisons de la Comilog : d’abord sur ses intrants, à l’instar du coke, ensuite sur ses produits à l’exportation. Pourtant, une convention existe entre l’Etat gabonais et la Comilog, validée par le Parlement, qui ne dispose nullement de cette double taxation. Contrairement à la loi, le CGC décide de taxer tous les produits de cette société à l’import comme à l’export. Qu’est-ce qui peut bien expliquer ce changement brusque des règles du jour au lendemain ? S’interroge-t-on à la Comilog en indiquant qu’en décembre 2017, la même situation s’est produite, car des bateaux de la compagnie avaient été bloqués au port d’Owendo pour les mêmes raisons.
Liliane Nadège NGARI épse Onanga y’Obegué aurait reconnu que son agence réclame en ce moment la perception d’une commission, dénommée « Commission sur le Droit de Trafic »(CDTS) à tous les transporteurs maritimes des cargaisons de minerais en contrepartie de leur participation au trafic de marchandises généré par le commerce extérieur de la République Gabonaise, en application des dispositions de l’article 10 de l’ordonnance 009/PR/2014 du 20 août 2014 portant encadrement du trafic de fret généré par le commerce intérieur et extérieur de la République Gabonaise. Mais la loi n’autorise pas le CGC à réclamer une quelconque commission à la COMILOG qui n ‘est pas un transporteur maritime.
Toujours selon elle, il s’agit en l’occurrence plutôt d’un conflit entre la Comilog client de Saga-Bolloré, son consignataire, qui bloque en rade le navire contenant les cargaisons de la Comilog pour défaut de paiement par celle-ci des frais de consignation au profit de plusieurs entités de la chaîne de transport et non pas au seul profit du CGC, comme cela est d’ailleurs la pratique dans plusieurs pays dans le monde « Seuls les armateurs c’est-à-dire le consignataire de Comilog est assujetti au paiement des droits de trafic sur les cargaisons de minerais au même titre que tous les autres consignataires ou transporteurs exerçant au Gabon et qui paient naturellement cette commission sans manifester une quelconque résistance », a-t-elle fait savoir. Jusqu’où ira ce « bras de fer ? La question mérite d’être posée.