Le Chef de l’Etat français, Emmanuel Macron a détaillé les nouvelles mesures pour contrer la deuxième vague du Covid-19.
Par Maurice Duteil
Couvre-feu, télétravail, vacances, repas privé. Sa parole était attendue. Les mesures pour contrer la deuxième vague aussi. Emmanuel Macron a répondu, aux questions des journalistes, prévenant que la situation était préoccupante. ‘’Nous en avons jusqu’à l’été 2021 au moins avec ce virus’’, prévient-il.
Il a confirmé qu’un couvre-feu entre 21 heures et 6 heures serait mis en place à partir de samedi minuit pour au moins quatre semaines en Île-de- France et dans 8 autres métropoles afin d’endiguer l’épidémie de coronavirus. Les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Étienne sont également concernées par cette mesure que le chef de l’État entend étendre jusqu’au 1er décembre, si le Parlement l’autorise. Des ‘’autorisations’’ seront nécessaires pour ‘’rentrer du travail après 21 heures ou pour le travail de nuit’’, a détaillé le président Emmanuel Macron, en précisant que des ‘’amendes seraient délivrées’’ en cas de non-respect du couvre-feu : 135 euros et 1 500 euros en cas de récidive.
Hier mercredi 14 octobre 2020, le président de la République a demandé aux Français ‘’de, au maximum, ne pas être plus de six à table’’ dans les réunions privées afin de freiner la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus. Comme dans les restaurants, ‘’cette règle de six au maximum pour notre vie personnelle, il faut le faire’’, a-t-il préconisé en recommandant aussi de ‘’mettre au maximum le masque, y compris en famille ou entre amis’’.
Emmanuel Macron a par ailleurs préconisé ‘’deux à trois jours de télétravail par semaine’’ dans les entreprises où cela est possible pour ‘’réduire un peu la pression collective’’. Il n’y aura ni restrictions de transport lors du couvre-feu ni de limite de déplacements entre les régions, a-t-il précisé en ajoutant que ces mesures n’empêcheront pas les gens de partir en vacances de la Toussaint, qui débutent vendredi soir.
Il a promis des aides supplémentaires aux secteurs économiques qui seront affectés par le couvre-feu, comme la restauration, les théâtres, les cinémas et l’événementiel. Les bénéficiaires du RSA et des allocations logement auront ‘’une aide exceptionnelle pendant les 6 semaines qui viennent de 150 euros plus 100 euros par enfant’’.
‘’Nous allons rentrer dans une stratégie où on va pouvoir réduire drastiquement les délais’’ pour mieux ‘’suivre’’ la circulation du virus, a déclaré le chef de l’État. Il a indiqué que cela passerait par de nouvelles techniques, comme les tests antigéniques, qui ont été autorisés, et la possibilité de s’auto-tester. Une nouvelle application remplacera dans les prochains jours StopCovid, boudée par les Français. Afin de réussir à baisser le nombre de contaminations ‘’par jour de 20 000 à 3 000 ou 5 000’’, ‘’nous devons prendre des mesures plus strictes’’ que celles prises ces derniers mois, a-t-il ajouté.
Sans surprise, les fédérations professionnelles du secteur hôtellerie-cafés-restauration (HCR) ont déploré le couvre-feu, qui ‘’équivaut à une refermeture des établissements’’ et est ‘’lourd de conséquences pour le secteur’’. Parmi les premiers responsables politiques à réagir, la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a appelé à ‘’appliquer les mesures annoncées par le président, même si elles sont dures’’. Pour Éric Ciotti (LR), le couvre-feu est ‘’une mesure forte et indispensable pour faire reculer le virus’’.
En revanche, son collègue de LR Guillaume Peltier juge qu’’’on nage en Absurdie : couvre-feu la nuit mais métro le jour’’. ‘’Bienvenue en Absurdie’’, a aussi tweeté Jean-Luc Mélenchon, tandis que, pour Thierry Mariani, (RN), ‘’les Français et des pans entiers de notre économie vont payer l’incurie de Macron et de ce gouvernement’’.
Le Premier ministre Jean Castex et plusieurs ministres détailleront les nouvelles mesures lors d’une conférence de presse jeudi en début d’après-midi. Certaines d’entre elles seront prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire qui a été rétabli mercredi par décret après avoir été imposé du 23 mars au 10 juillet. Les derniers chiffres montrent encore une aggravation de la situation avec plus de 100 morts et 193 personnes admises en réanimation en 24 heures. L’épidémie a déjà fait plus de 32 000 morts en France.