L’État gabonais s’est-il engagé à verser à GSEZ-Infra, une filiale de GSEZ (Gabon special economic zone), la somme de 6,932 milliards de francs CFA ? Une affaire qui fait couler beaucoup d’encres et de salives mais que les sources proches du dossier ne confirment pas. Entre-temps, beaucoup de choses ont changé sur l’axe Kango – Bifoun long de 74 kilomètres grâce à un partenariat public-privé entre Olam et l’Etat gabonais. Aujourd’hui, le projet d’électrification est visible dans 28 villages où près de 8000 habitants bénéficient aujourd’hui de l’électricité.
Selon un contrat de financement des infrastructures nécessaires au projet de densification des réseaux de distribution publique d’électricité en zone rurale par GSEZ-Infra, les travaux sont en cours sur 541 km pour la réalisation d’une ligne haute tension (pour le transport de l’électricité vers les différentes usines d’Olam, et 170 km d’une ligne basse tension (pour l’alimentation électrique de zones rurales), ainsi que le renforcement des centrales électriques de Bitam, Lambaréné, Fougamou et Mouila. Etant entendu que les termes de ce contrat n’ont pas été discutés et conclus entre tous les signataires. Antoine Boo, ex directeur général de la SEEG, a refusé de contresigner le document. Il a, semble-t-il, refusé d’engager sa responsabilité.
S’agissant du financement, la réalisation d’ouvrages et la fourniture d’équipements, le contrat indique que le montant total a été arrêté à 69,32 milliards de francs CFA. Un arrangement aurait été trouvé pour que la SEEG verse à la Société de Patrimoine qui reversera à GSEZ-Infra, la somme de 2,206 milliards de francs CFA par semestre, de 2018 à 2046, soit 4,412 milliards francs CFA par an pendant 29 ans, représentant la somme totale de 127,948 milliards de Fcfa. La SEEG appartenant encore à Veolia Eau pour 51%, à des Sociétés pour 26,3%, à des particuliers (22,7%) et à l’Etat Gabonais pour 1%, comment peut-on expliquer un contrat de cette envergure financière pour la réalisation d’ouvrages et la fourniture d’équipements électriques d’un montant de près de 70 milliards de francs CFA ?
Au feu de l’actualité ces derniers jours, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, dans ses explications, a fait savoir que l’Etat gabonais a signé le contrat avec Olam à travers GSEZ-Infra, et la Société de Patrimoine. Précisant par ailleurs que la SEEG n’était pas conviée à cette cérémonie de signature de ce contrat. Non sans souligner qu’un système de péréquation a été mis en place en vue de l’amortissement des investissements d’Olam. Le ministre Patrick Eyogo Edzang reste d’avis que l’aspect social de ce projet est plus important que toute autre chose. Plus de 30 villages et regroupements urbains bordant ces infrastructures de distribution publique d’électricité en zone rurale, sont bénéficiaires en fourniture d’électricité.
Fruit d’un partenariat public-privé entre l’Etat gabonais et le groupe Gabon Spécial Economic Zone (GSEZ – Olam), ce projet d’électrification des zones rurales n’a aucun lien avec l’interruption de la convention de concession qui liait l’Etat gabonais au groupe français Veolia via la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG). Depuis plus de 20 ans, ce groupe français détenait le monopole de la distribution d’eau et d’électricité au Gabon. Un marché qui semblait sans doute étriqué pour l’ex patron du groupe, Antoine Boo.
Après cette électrification de plusieurs villages entre Kango et Bifoun, à savoir : Kafele 1, Ayeme Bokoué, Ekouk et Darlo, une autre phase du programme concerne les villages situés entre Bifoun et Lambaréné. Le projet s’étendra à long terme sur toute l’étendue du territoire national permettant ainsi le développement industriel de notre pays et la création d’emplois dans l’arrière-pays. A cela s’ajoute le déploiement de 5000 lampadaires solaires sur tout le territoire national, en fonction des besoins préalablement identifiés. L’objectif étant non seulement de réduire le taux d’insécurité dans les villes et dans les campagnes, mais aussi de redynamiser certains quartiers.