La nouvelle Constitution proposée par le président guinéen Alpha Condé a recueilli 91,59 % de « oui » et 8,41 % de « non », pour un taux de participation estimé à 61 %, selon la commission électorale. Les opposants au président l’accusent de chercher à se maintenir au pouvoir avec ce texte.
Par Maurice Duteil
En Guinée la nouvelle Constitution proposée par le président guinéen Alpha Condé a été approuvée, lors du référendum du 22 mars, a indiqué, vendredi 27 mars, la commission électorale. Le scrutin a été boycotté par l’opposition, qui y voit un stratagème du chef de l’État pour se maintenir au pouvoir.
La proposition a recueilli 91,59 % de « oui » et 8,41 % de « non », pour un taux de participation estimé à 61 %, a dit aux journalistes le président de la commission, Amadou Salifou Kébé.
Le projet prêté au président Condé de briguer, à 82 ans, un troisième mandat fin 2020 et la nouvelle Constitution qui doit l’y aider, selon l’opposition, sont au cœur d’une crise politique qui a fait des dizaines de morts depuis mi-octobre.
Le référendum constitutionnel a lui-même été entaché de violences qui ont fait des dizaines de morts le jour de sa tenue dimanche dernier et les jours suivants à Conakry ainsi que dans les provinces selon l’opposition. Les autorités reconnaissent quelques morts tout en assurant que la consultation s’est déroulée sereinement.
Le référendum a donné lieu à Nzérékoré (sud), l’une des plus grandes villes du pays, à des affrontements intercommunautaires meurtriers, des attaques d’églises chrétiennes et de mosquées et des saccages.
Les conditions dans lesquelles se sont déroulés le référendum et les législatives qui ont eu lieu simultanément ont été critiquées par les États-Unis, la France et la diplomatie européenne.
Alpha Condé a été élu en 2010 et réélu en 2015. L’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats, la nouvelle proposée par Alpha Condé également, tout en en portant la durée à six ans.
Alpha Condé, ancien opposant historique devenu premier président démocratiquement élu après des décennies de régimes autoritaires, assure qu’il s’agit de doter son pays d’une Constitution « moderne » qui, par exemple, interdirait l’excision et le mariage des mineurs. Il entretient l’ambiguïté sur ses ambitions personnelles, qui ne font aucun doute pour ses adversaires.
Source: France24