La Foire 1-54 fait la part belle aux œuvres d’art contemporain de quelque 140 artistes africains ou issus de la diaspora dans une logique enveloppant l’Afrique dans son unité (1) et sa pluralité (54).
Par David B. Hauce
Comme chaque année, début octobre, Londres se transforme en capitale mondiale de l’art contemporain lors de la Frieze Week. Plus de 60 000 personnes sont venues, dont quelques-unes pour faire leurs emplettes à coups de milliers, voire de millions, de livres sterling. Dans le même temps, du 3 au 6 octobre, le continent africain a trouvé sa place, grâce à la Foire 1-54, dans la superbe Somerset House, sur les bords de la Tamise. Cette septième édition installe l’événement dans la durée et prend de l’ampleur avec une large partie du bâtiment occupé. Désormais, le rendez-vous s’inscrit dans les agendas pour les galeristes, les artistes et les collectionneurs. Créée par la Marocaine Touria el Glaoui, 1-54 a d’abord été conçu comme une plateforme de diffusion de l’art contemporain africain. « En 2013, il n’y avait pas de foire ou d’espace dédié au continent », explique la fondatrice de la foire.
Elle détaille en disant ceci : Au début, c’est le succès des galeries. On ne pourrait pas recommencer si elles ne revenaient pas. Et l’engouement qu’il y a eu dès la première année nous a permis de doubler de taille dès la deuxième année. Un succès en amenant un autre, l’événement commercial est dupliqué à New York depuis cinq ans et Marrakech depuis deux ans. Et si les galeristes y trouvent leur compte, c’est qu’ils rencontrent des acheteurs. Puis elle reconnait que : C’est aussi l’engouement des collectionneurs qui fait le succès.
Cette année à Londres, 54 galeries étaient invitées venant de 19 pays, dont 16 du continent africain. Photographies, peintures, sculptures, installations, la richesse et la diversité des œuvres proposées par plus de 140 artistes ont donné à cette édition une belle preuve de la puissance de la création africaine. La place des femmes artistes est tout aussi impressionnante avec des galeries qui font le choix de les présenter en solo show, comme Louisa Marajo (Espace 14°N 61°W), Alexandria Smith (Galleria Anna Marra) ou Chourouk Hriech (L’Atelier 21). Des femmes sont aussi à l’honneur au travers d’expositions remarquées.
De nombreux galeristes soulignent la diversité et la qualité artistique des œuvres présentées à 1-54 en comparaison avec les grandes foires internationales. « 1-54 sort des sentiers battus, fait fi des conventions, tout en montrant de la qualité et de la nouveauté, au-delà des autres foires, qui font souvent le choix de la provocation et de la subversion au détriment des artistes.