Emmanuel Macron aurait, dans un texte qu’il devait lire le 15 avril, dit être favorable à la suppression de la célèbre Ecole nationale d’administration (ENA) qui forme les élites de la France. Pourtant les critiques sont légion sur l’élitisme de ce sanctuaire du savoir-faire français.
C’est ce qu’il envisage en réponse aux manifestations monstres qui ébranlent encore le pays de la part des « gilets jaunes ». Voici 75 ans qu’elle charpente l’administration depuis le 9 octobre 1945 lorsque le Général de Gaulle a su démocratiser l’accès pour les futurs hauts fonctionnaires.
Il faut savoir que la première ministre Edith Cresson l’a délocalisée de Paris à Strasbourg en 1991. Puis ENA s’ouvre sur l’Europe en 2005 pour 4 concours, de science Po. Parmi les énarques célèbres : V G D’Estaing, J. Chirac, L. Fabius, F. Hollande et E. Macron.
Ensuite pêle-mêle Jospin, Rocard, Balladur, Juppé, Villepin, Royal, Sapin, Le Maire, E. Philippe.
La critique qui enfle concerne le symbole de la nouvelle aristocratie. L’Ecole s’en défend parce que 26% sont des élèves boursiers et 14% sont des petits enfants des ouvriers. Supprimer un établissement au seul motif qu’il formerait des élites et serait symbolisée par cette classe montante pose problème et demande un débat autour de ces vrais symboles de la France intellectualiste.
Alors qu’en Afrique, les écoles de la trempe de l’ENA végètent faute de budgets conséquents, beaucoup aimeraient savoir si l’élitisme est devenu encombrant dans le développement du pays.