La plus grande prudence s’impose dorénavant dans la stratégie d’endettements du gouvernement surtout au regard de la conjoncture économique actuelle qui affecte lourdement l’économie gabonaise.
Le règlement de la dette intérieure est un élément considérable par ce qu’il faut relancer l’économie, plus de création de valeur ajoutée au sein de l’économie, encourager les secteurs porteurs de la croissance, créer les marges de manœuvre budgétaire, et renforcer l’attractivité de l’économie afin que là où l’Etat réduit son action, le secteur privé prend le relais.
La dette du Gabon a déjà passé le cap des 4110 milliards de FCFA au premier semestre 2017. Le Fonds monétaire international (FMI), dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne, note que plus de 60% des recettes publiques sont absorbées par la dette.
L’amélioration de l’environnement économique est altérée par plusieurs facteurs : la hausse de la dette publique, les tensions dans le secteur financier et le bas niveau des amortisseurs extérieurs. Ce qui fait que le coût du service de la dette devient un fardeau étant entendu qu’il absorbe plus de 60 % des recettes publiques. Certes, le pays est bel et bien endetté, mais au gouvernement, on assure qu’il n’y a pas péril en la demeure, car cette dette est «soutenable» et des jours meilleurs sont à prévoir.
L’optimisme du gouvernement se fonde sur les efforts qu’il tente de mettre pleinement en œuvre son Plan de relance économique (PRE).
Un plan dont l’un des principaux objectifs est la maîtrise du niveau d’endettement publique, en le ramenant progressivement vers un niveau stratégique. Ce qui correspond notamment aux attentes de l’institution monétaire.
L’on se rappelle qu’à la fin de la mission du FMI au Gabon, Alex Segura-Ubiergo, chef de mission s’est montré optimiste. «Le Gabon est un pays endetté, mais la dette est soutenable à moyen terme», a-t-il soutenu non sans accuser la chute marquée des cours du pétrole ayant plombé l’économie du pays.
Le gouvernement s’endette pour payer la dette et ce qui est payé en dette intérieure relance l’économie. Ça crée aussi les revenus et ça augmente aussi le PIB nominal parce que le ratio de la dette par rapport au PIB a aussi augmenté à cause de la baisse du PIB nominal.
Pour permettre d’arriver absolument à une situation de stabilité macroéconomique à travers une meilleure soutenabilité de la dette publique, les efforts sont réalisés au gouvernement pour être transparent, en renforçant la bonne gouvernance en vue de trouver des solutions définitives en qui concerne le problème de la dette.
Force est de souligner que le ratio de la dette extérieure par rapport au PIB est de 37% et le ratio de la dette intérieure par rapport au PIB de 27%. Dans les éléments de la dette intérieure, le gouvernement a intégré les éléments qui n’y avaient pas avant : les avances consenties par la banque centrale aux Etats, les remboursements de la TVA, les instances du trésor, la dette déclarée par les entreprises…
Tout cela a propulsé le ratio de la dette à 64% par rapport au PIB. Par ailleurs, il y a lieu d’indiquer que le programme de relance économique est soutenu par le FMI par ce que le Gabon est transparent.
Le Gabon s’en sort énormément bien contrairement aux autres pays de la sous-région qui sont désormais au pied du mur. C’est le cas du Congo- Brazzaville qui a caché une grosse partie de sa dette. Estimée à 77% du PIB, elle atteint en fait 120%. Ce qui avait occasionné des conséquences sur les négociations avec le FMI sur la mise en place d’un programme d’ajustement budgétaire dont les autorités congolaises se seraient bien passées. Le Congo a bien tenté ces derniers de trouver des fonds ici et là pour apurer sa dette et échapper ainsi aux fourches Caudines du FMI.
Mais ces efforts sont restés vains. Et les dernières révélations sur l’état de ses comptes ont achevé de le discréditer auprès de ses bailleurs. Si le niveau de la dette publique de la République du Congo s’élève à plus de 6.329 milliards de francs CFA (à peu près 10,14 milliards de dollars américains), selon une évaluation du Fonds monétaire international (FMI), en république démocratique du Congo, les chiffres divergent, selon qu’on se trouve à Washington ou à Kinshasa. Malgré l’effacement d’environ 90% de sa dette, cde pays n’est-elle pas sortie de l’auberge.
L’euphorie qui a suivi l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE cède la place à un grand débat sur le contour exact de la dette congolaise. Rien que sur la hauteur du montant annulé, aucun compromis ne semble s’en dégager. Tout comme on peut le constater, le Gabon n’est pas sous tutelle du FMI. Le fonds monétaire s’est assis sur le programme de relance économique à travers l’expertise technique, à travers l’accompagnement financier. La Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement BAD (Banque africaine de développement) et l’AFD (Agence française de développement) participent au financement de ce programme. La volonté du gouvernement gabonais c’est de reformer l’économie pour renforcer des marges de manœuvres budgétaires et de créer une dynamique plus intensifiée au niveau du secteur hors pétrole. Aujourd’hui on n’a pas besoin du fonds monétaire pour se rendre compte que le problème de la masse salariale, est un problème majeur pour les finances publiques.
Dans sa stratégie, le gouvernement s’engage à payer sa dette pour booster l’économie. Cela impulsera une meilleure fluidité des règlements en ce qui concerne les entreprises et permettra d’être crédibles dans les engagements extérieurs. Tout est en marche au gouvernement pour tenter de contenir l’explosion de son niveau d’endettement qui suscite déjà les inquiétudes de certains analystes et même du FMI, son banquier.