Et pour quoi faire? Qu’ils sont nombreux à vouloir se palabrer Mayila, Gondjout, Nzouba, Myboto, Mba Abessole plus le clan autoproclamé des notables de la république et la majorité présidentielle n’est pas en reste. Osons croire qu’ils sont tous sincères et absolument désintéressés. Gabon d’abord oyé! Oyé ! Et trois doigts au ciel…
Par Teddy Ossey
Ca y est c’est reparti ! On nous ressasse à nouveau de cette trouvaille. Il est impératif que les gabonaises et les gabonais se parlent. Si tant est que le chaos est à nos portes. Les lignes des démarcations sont bien moins évidentes qu’hier. La majorité présidentielle a organisée des pourparlers à Agondjé tandis que le clan dit de la résistance avait placé leur arbre à palabre à Okala. A cette époque-là on savait qui était avec qui. Et qui était contre qui.
Le climat politique et social que nous traversons maintenant est plus une guérilla qu’une guerre de tranchées aux fronts clairement identifiés. En effet, l’opposition se morcelle chaque jour davantage. Nous assistons à des incongruités risibles et détestables. Des leaders de Partis Politique qui parlent en leurs noms propres sans que cela n’engage les entités dont ils ont la charge. Dans le même temps leurs adhérents en feront de même alors que leur communication porte sur le même sujet.
Cette cacophonie défini bien ce qui se passe dans un camp ou dans l’autre. Convenons d’une chose, ce dialogue souhaité par tous, serait en fait un entre soi des militants du parti démocratique gabonais. En réalité d’opposition, il n’y en a guère. La fracture ici, est simplement une facture à solder entre factions. Le corps du délit serait à trouver dans l’oukase « on ne fait pas du neuf avec du vieux ». Cela a suffit pour cristalliser les positions.
Interrogeons notre histoire récente, en 1990, l’église catholique a accompagné les politiques lors de la conférence nationale. Aujourd’hui, ou l’on dit les tensions exacerbées et proches du point de rupture, son mutisme étonne et inquiète. Comparaison n’est pas raison. Dans le cas du Sud Soudan l’on a vu le Saint père payer de sa personne et de ton statut hautement privilégié afin d’amener les protagonistes à la réconciliation.
Si le cadre du dialogue tant appelé n’est ni défini, ni tracé le risque est que ce soit plutôt un monologue ou un soliloque. A moins que consciemment le PDG ait choisi de s’autodétruire. Il y a du Dostoïevski dans l’air.
Appeler à un dialogue dans un malmaestrom pareil. C’est d’une part aller d’emblée vers un échec ou alors par excès d’optimisme croire que les antagonismes, les aspérités et les préalables vont être par extraordinaire surmontés grâce au sursaut patriotique des uns et des autres. Toute la classe politique semble être convaincue que nous frôlons le pire chaque jour. Sans pourtant souhaiter l’inévitable. Il faut que les dirigeants politiques au-delà de leurs ambitions légitimes pensent à placer le Gabon et le peuple au centre de leur action.
L’histoire nous instruit et nous le constatons tous les jours, tout autour de nous, que ce n’est pas par faute de dialoguer que çà et là des guerres civiles et des insurrections finissent par prendre le pas sur le noble idéal commun. Il faut absolument refuser que la nation devienne un accessoire et la défense supposée du peuple un prétexte à accomplir à tout prix un destin égoïste. La sagesse de nos traditions impose le respect et l’égalité, de tous ceux qui mènent la palabre. Encore une fois, s’il faut dialoguer la seule exigence et le seul gagnant ne devrait être que le Gabon de ses filles et de ses fils. Notre hymne national est là pour nous le rappeler. Nous avons nommé LA CONCORDE.