Le 15 octobre 2020, l’ONU commémore la Journée internationale de la femme rurale. Axé cette année sous le thème de : ’‘Infrastructures durables, accès aux services publics et protection sociale au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles des régions rurales’’, ainsi que la place de l’autonomisation des femmes rurales au cœur de la réalisation de la vision que portent les Objectifs de développement durable (ODD).
Par Franck Mohamed
Incité le renforcement de la résilience des femmes rurales à la suite de la COVID-19. Créer les infrastructures durables, donner l’accès aux services publics et la protection sociale au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles des régions rurales. Les femmes rurales représentent plus du quart de la population mondiale et la majorité des 43 pour cent des femmes constituant la main-d’œuvre agricole dans les pays en développement.
Un engagement introduit dans toutes les sphères, qu’il s’agisse de la santé, de l’économie, de la sécurité ou encore de la protection sociale, les ravages causés par la COVID-19 sont encore plus graves pour les femmes et les filles, en particulier dans les zones rurales. Les femmes rurales, qui jouent un rôle crucial dans l’agriculture, dans la sécurité alimentaire et dans la nutrition, sont déjà confrontées à des difficultés dans leur vie quotidienne.
L’expérience passée montre que les femmes rurales sont touchées de manière disproportionnée par les crises sanitaires et économiques sur plusieurs plans, y compris, mais pas exclusivement, la sécurité alimentaire et la nutrition, le manque de temps, l’accès aux établissements de santé, aux services et aux débouchés économiques, et la violence sexiste. En outre, la COVID-19 accroît la charge qui pèse sur les femmes en raison des fermetures d’écoles et des soins supplémentaires à apporter aux membres de la famille qui sont malades. Enfin, de nombreuses femmes rurales souffrent d’isolement, ainsi que de la propagation de la désinformation et d’un manque d’accès aux technologies essentielles pour améliorer leur travail et leur vie personnelle.
Or, les femmes rurales sont en première ligne durant cette pandémie et demeurent la clé de voûte de la production, de la transformation et du commerce des denrées alimentaires et agricoles. La pandémie de COVID-19 ayant eu une incidence plus marquée sur leurs activités agricoles que sur celles des hommes, il est donc crucial de prendre des mesures spéciales pour soutenir la participation des femmes rurales, pour mesurer les effets sexospécifiques de la COVID-19 et adopter des politiques générales équitables en matière d’agriculture, de sécurité alimentaire et de nutrition, souligne un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
La Journée internationale des femmes rurales est l’occasion de célébrer le rôle décisif joué par celles-ci en matière de sécurité alimentaire et de nutrition mais aussi de sensibiliser la communauté internationale afin que cette dernière continue à investir dans le rôle de chef de file des femmes et à aider leurs réseaux structurés ou informels à contribuer à la lutte contre la COVID-19.
A noter que la contribution inestimable des femmes rurales au développement. Les femmes et les filles jouent un rôle majeur et de plus en plus reconnu dans la pérennité des foyers et des communautés en zone rurale. Elles constituent une large part de la main d’œuvre agricole, formelle et informelle, et effectuent la grande majorité des tâches domestiques et des soins – activités non rémunérées – au sein des familles et foyers en zones rurales. Elles contribuent aussi de manière significative à la production agricole, à la sécurité alimentaire et à la nutrition, à la gestion des terres et des ressources naturelles et au renforcement des capacités d’adaptation face aux changements climatiques.
Alors que le nombre d’individus vivant dans l’extrême pauvreté a reculé à l’échelle mondiale, un milliard de personnes continuent de vivre dans des conditions inacceptables, la majorité en zone rurale. Les taux de pauvreté en milieu rural sont plus élevés que ceux des zones urbaines, et ce dans toutes les régions du monde.
Des barrières structurelles et des standards sociaux discriminatoires continuent de restreindre le pouvoir de décision et la participation des femmes au sein des foyers et communautés en zone rurale. Le travail féminin est souvent invisible et non rémunéré et la charge de travail augmente régulièrement.
Aujourd’hui encore, l’accès des femmes et des filles rurales aux moyens de production, aux services publics, tels que l’éducation et la santé, aux infrastructures comme l’eau et les services d’assainissement reste inférieur à celui des hommes.
Au niveau mondial, la grande majorité des données disponibles en termes de genre et de développement indiquent que l’extrême pauvreté, l’exclusion et les effets des changements climatiques touchent de manière disproportionnée les femmes rurales et qu’elles sont bien plus vulnérables que les hommes ruraux et les femmes urbaines.