La nouvelle responsable de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme souhaite ‘’renforcer la protection des défenseurs des droits’’.
Par Maurice Duteil
La Botswanaise Alice Mogwe a été élue jeudi 24 octobre 2019, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), promettant de renforcer la protection des défenseurs des droits humains, confrontés à des ‘’attaques sans précédent’’ dans le monde.
Alice Mogwe, 58 ans, est la fondatrice et directrice du centre Ditshwanelo des droits de l’homme au Botswana. C’est ‘’une des figures emblématiques’’ des combats menés ces dernières années par les sociétés civiles africaines, a indiqué dans un communiqué la FIDH, après l’élection de Mme Alice Mogwe lors du 40e congrès de la fédération à Taïwan.
Le communiqué déclaré que : Elle a été et demeure la figure de proue de plusieurs mouvements et coalitions visant à faire progresser les droits humains au Botswana et en Afrique australe, a longtemps incarné la lutte, toujours nécessaire, pour obtenir l’abolition de la peine de mort au Botswana et s’est battue pour que l’industrie extractive ait enfin à rendre des comptes dans son pays.
Citée dans le communiqué, Alice Mogwe, a déclaré, son attachement aux droits humains s’enracine dans les valeurs traditionnelles du “Botho” botswanai, qui repose sur la conviction que l’humanité que nous portons en chacun d’entre nous est reliée à l’humanité de tous et toutes à travers le monde. Dès lors, chaque personne dispose du droit d’être traitée avec dignité.
Elle a souligné également que : Partout aujourd’hui, nos collègues défenseurs des droits humains sont menacés, criminalisés, certains “disparaissent”, d’autres sont tués. L’espace qui nous est donné pour nous exprimer ne cesse de diminuer. Confrontés à ce constat, il est plus important que jamais de souligner que nos valeurs sont universelles et que nous devons nous battre.
Parmi les priorités de son mandat, Mme Mogwe dit souhaiter ‘’renforcer le travail sur la protection des défenseurs des droits humains, qui sont aujourd’hui confrontés à une vague d’attaques sans précédent dans le monde entier’’. Elle entend aussi ‘’favoriser l’utilisation de technologies sûres et efficaces par les défenseurs des droits humains, des communautés autochtones, des minorités ethniques ou religieuses pour les aider à se protéger de la surveillance numérique’’.
Mme Mogwe, qui a assumé ces trois dernières années le poste de secrétaire générale de la FIDH, a été élue pour une durée de trois ans par les organisations membres de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme. Elle succède à l’universitaire et militant grec Dimitris Christopoulos.
La FIDH avait choisi Taïwan pour son 40e congrès annuel, le premier tenu en Asie, estimant que le pays avait depuis 1987 et la levée de la loi martiale montré une ‘’trajectoire unique de réformes démocratiques’’, mais faisait toujours face à des ‘’défis majeurs sur la question des droits de l’homme’’, selon le site Internet de l’organisation. En mai 2019, Taïwan est entré dans l’histoire en enregistrant les premiers mariages homosexuels d’Asie, après trois décennies de lutte.
Le gouvernement de la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, a régulièrement exprimé son soutien à l’actuel mouvement pro-démocratie à Hongkong et exhorté la cheffe de l’exécutif hongkongais Carrie Lam à écouter la colère des protestataires. Pendant ce 40e congrès, 16 nouvelles organisations ont rejoint la FIDH, qui compte désormais 192 organisations membres dans le monde.