Hier jeudi 6 février 2020 s’est ouvert à Addis-Abeba, le 33e sommet de l’union Africaine. Le ministre d’Etat aux affaires étrangères, Alain Claude Bilie By Nze aux côtés de ses homologues des 55 pays membres se concertent afin d’étudier les dossiers qui seront soumis à la décisions des chefs d’Etats.
Par Obame D’EBOMANE
Plus que d’autres, c’est un sommet qui sera dominé par les conflits armés : la Libye, le Sahel ou le Soudan du Sud. Au-delà des points chauds, l’Union africaine a choisi un thème qui peut paraître un peu utopique : « Faire taire les armes crée des conditions propices au développement de l’Afrique ».
Mais un thème qui a le mérite de mettre un coup de projecteur sur une question cruciale. Le Conseil de paix et de sécurité travaille sur le financement des opérations de soutien à la paix mais le projet semble quelque peu en « stand-by », reconnaît un diplomate ouest-africain.
Autre enjeu important : la mise en œuvre progressive de la zone de libre-échange continentale (Zlec) lancée en juillet dernier à Niamey et qui donne lieu à d’intenses négociations.
Également à l’ordre du jour : la réforme de l’organisation à proprement parler afin de la rendre plus efficace, moins budgétivore. Un ambitieux projet qui semble avoir été mis entre parenthèses en 2019.
Ce sommet sera aussi l’occasion pour le président en exercice, l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, de passer le témoin à son successeur, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa qui présidera aux destinées de l’UA pour cette année 2020.
Ce sommet, qui tombe juste après les rencontres de Berlin et de Brazzaville, est l’occasion pour les chefs d’État africain de faire entendre la voix du continent sur le dossier explosif de la Libye. Car depuis l’insurrection contre le colonel Kadhafi, il y a 9 ans, l’Afrique n’est que spectatrice dans la crise libyenne. Et l’an dernier, le passage de l’Egypte à la tête de l’UA n’a rien arrangé.
Le Caire étant l’allié de l’un des deux belligérants, le maréchal Haftar, le chef de l’État égyptien n’a aucune légitimité à jouer les arbitres. Mais cette année, l’Union africaine a deux bonnes raisons de mieux faire entendre sa voix sur le dossier libyen.
D’abord, le nouveau président de l’Union africaine, Cyril Ramaphosa est respecté par les deux frères ennemis libyens. Ensuite, le nouveau chef de l’État algérien, Abdelmadjid Tebboune, veut en finir avec la politique attentiste d’Abdelaziz Bouteflika.
La semaine dernière à Brazzaville l’Algérie a annoncé qu’elle accueillerait très bientôt un forum de réconciliation nationale entre Libyens. Si désormais Pretoria et Alger poussent dans le même sens, l’Afrique sera sans doute plus forte.