Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé une résolution réclamant qu’un cessez-le-feu durable remplace la trêve observée depuis janvier en Libye, hier mercredi 12 février 2020, à New-York. Les diplomates ont ainsi confirmé les conclusions du sommet de Berlin, le 19 janvier dernier, où de nombreux dirigeants avaient affiché leur unité. Mais le temps qu’il a fallu pour négocier les mêmes termes aux Nations unies montre bien que les divisions internationales persistent.
Par Maurice Duteil
Il aura fallu près de quatre semaines aux membres du Conseil de sécurité pour valider les conclusions de la conférence de Berlin où déjà, les dirigeants politiques s’étaient mis d’accord sur un cessez-le-feu en Libye. Une résolution avait alors vite été réclamée par l’envoyé spécial de l’ONU, Ghassan Salamé, convaincu que cela permettrait d’apaiser les tensions réapparues sur le terrain.
C’est un total de 14 pays qui ont voté en faveur de cette résolution. La Russie s’est abstenue – alors que Vladimir Poutine était l’un des signataires de Berlin. En coulisses, les Russes ont bloqué les négociations en exigeant que toute mention des « mercenaires » soit effacée : depuis plusieurs mois, ils sont en effet soupçonnés d’avoir soutenu l’acheminement de plusieurs milliers de mercenaires du groupe privé Wagner, qui auraient aidé le maréchal Haftar dans ses avances militaires, contre le gouvernement d’union nationale de Sarraj.
Ils n’y sont finalement pas parvenus, et ont émis leurs doutes quant à la faisabilité réelle d’un cessez-le-feu pour justifier leur abstention. La résolution demande aussi au secrétaire général de l’ONU de proposer des moyens de contrôle du cessez-le-feu, et exige des Etats membres de s’abstenir de toute interférence dans le conflit libyen.