La perte de cette ville côtière représente un sérieux revers pour le gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, dont les forces contrôlaient la ville depuis 2016.
Par Maurice Duteil
Les forces loyales au maréchal Khalifa Haftar se sont emparées, lundi 6 janvier, de la ville de Syrte, portant un coup dur à leurs rivales, dans un contexte régional tendu après l’annonce par la Turquie d’envoi de troupes en Libye.
La perte de Syrte représente un sérieux revers pour le gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU, dont les forces contrôlaient la ville depuis 2016 quand elles en avaient chassé le groupe Etat islamique (EI), après plusieurs mois de combats.
Ville côtière située à 450 km à l’est de la capitale libyenne, « Syrte a été totalement libérée », a annoncé Ahmed al-Mesmari, porte-parole des forces pro-Haftar, lors d’une conférence de presse à Benghazi (Est). L' »opération militaire » annoncée plus tôt par les pro-Haftar n’a duré finalement que trois heures.
Plusieurs combattants pro-GNA ont été faits prisonniers et leurs équipements saisis, alors que d’autres se sont enfuis, selon les forces pro-Haftar. Le maréchal Haftar, qui tente depuis le 4 avril de s’emparer de Tripoli, avait déjà lancé un « ultimatum » aux combattants de Misrata, qui composent l’essentiel des forces du GNA, pour se retirer de Tripoli et de Syrte.
Il a également annoncé vendredi la « mobilisation générale » et le « jihad » contre une intervention militaire turque en Libye, en soutien au GNA. Le maréchal Haftar, lui, est soutenu notamment par l’Egypte et les Emirats arabes unis, qui lui fournissent un appui diplomatique et militaire. Ces deux pays sont des rivaux régionaux de la Turquie et d’un autre allié du GNA, le Qatar.
L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a affirmé lundi sa « colère » en réclamant une énième fois l’arrêt des interférences étrangères dans le conflit libyen, à l’issue d’une réunion de deux heures avec le Conseil de sécurité à New York. Il s’est aussi montré sévère à l’égard du Conseil de sécurité, incapable de s’entendre depuis le début de l’offensive de Haftar en avril sur une résolution réclamant un cessez-le-feu.