Ne voulant pas se départir de leur principale revendication, qui est le refus du maintien au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta, dont il continue de réclamer la démission. Le M5 acteur majeur de la contestation au Mali a sans surprise rejeté le compromis proposé par les médiateurs de la CEDAO.
Par Maurice Duteil
Samedi 18 juillet 2020, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, qui dirigeait l’équipe de médiation dépêchée au Mali par la Cedeao a de nouveau rencontré vendredi soir le Mouvement du 5-Juin et les lignes n’ont pas bougés.
Le mouvement dans un communiqué à l’issue de la réunion, qui s’est achevée tard dans la nuit s’est exprimé ainsi : Les propositions de solutions de la Mission de la Cedeao ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par l’écrasante majorité du peuple malien.
Lors de cette rencontre, la médiation de l’organisation ouest-africaine, qui tente d’empêcher que la crise politique au Mali ne s’aggrave encore, a proposé un plan de sortie de crise en plusieurs points, selon le M5-RFP.
Le plan, qui prévoit expressément le maintien du président IBK dans ses fonctions, propose aussi une recomposition de la Cour constitutionnelle – celle-ci avait provoqué la colère en invalidant une trentaine de résultats des législatives de mars-avril -, un réexamen du contentieux électoral et un gouvernement d’union nationale.
Lors de cette réunion, le M5-RFP a « réitéré ses demandes (…) notamment la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta ». Mais la Cedeao a fait savoir que cette démission était « pour elle une ligne rouge », poursuit le mouvement dans son communiqué.
Selon le M5-RFP, les propositions de la médiation « ne tiennent aucunement compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs que la gouvernance de Ibrahim Boubacar Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et démocratie ». Le M5-RFP regrette aussi qu’elles soient identiques à celles déjà formulées par le chef de l’État, et qu’il a déjà rejetées.