Ce n’est pas parce qu’une promesse avait été faite de sortir un aéroport de terre que le gouvernement va mettre la charrue avant les bœufs. Lorsqu’on regarde en ce moment l’état de dégradation très avancée de la route Ntoum-Kango, on n’est pas du tout sérieux d’oublier ou de ne pas parler de cette priorité. Le problème n’est pas de construire cet aéroport mais bien plus d’être à l’écoute de ce que les populations demandent.
Le Gabon espère inaugurer le nouvel aéroport de Libreville en 2020. En vue de la réalisation de ce projet de construction du nouvel aéroport international de Libreville, trois projets de décrets ont été adoptés portant déclaration d’utilité publique trois terrains à Ayeme Maritime, Nkoltang et Plaine Ayeme, situés dans le département du Komo-Mondah, dans la province de l’Estuaire. Ces terrains permettront, précise le gouvernement, «pour le premier, d’accueillir les travaux d’extension de la piste d’atterrissage du nouvel aéroport de Libreville ; pour le second, de réaliser une voie de desserte du site qui accueillera le nouvel aéroport ; et enfin pour le troisième, d’aménager un site de relogement des populations impactées par les travaux.
Pour atteindre cet objectif fixé en 2020, chaque département ministériel concerné par le dossier sera vite mis à contribution. Ce, en vue de matérialiser la promesse faite par le président Ali Bongo cité dans une interview à la chaîne sénégalaise RTS 1, au terme de la cérémonie d’inauguration, le 7 décembre 2017, du nouvel aéroport international Blaise Diagne de Dakar au Sénégal. Convié par Macky Sall, le président gabonais avait annoncé d’ici à «trois ans» l’inauguration d’un nouvel aéroport international à Libreville.
D’une superficie de 1 500 hectares, on se souvient qu’une parcelle à Andeme avait déjà été déclarée d’utilité publique par le Conseil des ministres en 2010. Huit ans après, ce terrain est toujours vide en attendant d’accueillir le projet de construction du nouvel aéroport tant attendue !
D’aucuns se demandent si le financement de ce projet ne serait-il pas plus utile pour certaines priorités dont notamment la route nationale Ntoum-Kango ou celle de Port-Gentil ? Et pourquoi pas une nouvelle université moderne répondant aux normes et aux formations du siècle présent. Cela pourrait se faire du même côté par exemple afin de désengorger Libreville. Le nouvel aéroport va-t-il créer des emplois direct et indirect ? Le Gabon a besoin des infrastructures mais il faut voir les priorités en toute chose et rester à l’écoute de la population. L’exemple du projet de la marina ne suffit-il pas pour montrer que les mpongwè n’ont pas été associés à ce projet ? Ils ont retardé le développement du pays.
Alain Claude Kalima