Déclarée le 1er août 2018 dans l’est du pays, l’épidémie a fait plus de 2 150 morts.
Par David B. Hauce
L’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’issue d’une réunion de son comité d’urgence a déclaré vendredi 18 octobre 2019 que : L’épidémie d’Ebola en cours en République démocratique du Congo (RDC) reste une ‘’urgence’’ sanitaire mondiale. L’OMS, qui avait déclaré l’épidémie urgence sanitaire mondiale le 17 juillet 2019, était tenue de réévaluer la situation dans un délai de trois mois.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS a fait savoir que : L’urgence de santé publique sera maintenue pendant trois mois supplémentaires et « le comité d’urgence sera reconvoqué dans trois mois. Il a par ailleurs déploré le manque cruel de fond et que cette épidémie reste complexe et dangereuse.
L’urgence sanitaire mondiale est une mesure exceptionnelle, décrétée précédemment que quatre fois par l’OMS : en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l’épidémie d’Ebola qui a fait plus de 11 300 morts dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée et Sierra Leone) et en 2016 pour le virus Zika. Déclarée le 1er août 2018 à Mangina, l’épidémie d’Ebola en cours en RDC a fait plus de 2 150 morts.
De retour de RDC, le directeur du programme pour les urgences de l’OMS, Michael Ryan, avait fait part la semaine dernière de son ‘’optimisme prudent’’, expliquant que l’épidémie était ‘’confinée’’ à une plus petite région. Celle-ci est toutefois difficile d’accès, située en zone rurale et présentant d’importants défis en matière de sécurité. Le ministère de la santé de la RDC a noirci le tableau en début de semaine en annonçant que la maladie avait ressurgi dans l’Ituri, dans le nord-est du pays, après près de 300 jours sans nouveau cas notifié.
M. Tedros a révèle que : Le nombre de cas a diminué chaque semaine, au cours des quatre dernières semaines. Mais ces tendances encourageantes doivent être interprétées avec prudence. La région est très complexe et très instable. Nous avons fait des progrès très importants, le nombre de cas a chuté. Mais s’il y a des incidents de sécurité, nous risquons de perdre ce que nous avons gagné jusqu’ici, c’est pourquoi nous nous abstenons de spéculer sur une date de fin de l’épidémie.
L’épidémie d’Ebola est la dixième sur le sol congolais depuis 1976 et la deuxième la plus grave de l’histoire après celle de 2014 en Afrique de l’Ouest. Depuis cette terrible épidémie, un vaccin expérimental a été mis au point par Merck Sharp and Dohme et est désormais utilisé dans les régions infectées de RDC. Plus de 230 000 personnes ont été vaccinées. Ce vaccin a reçu le feu vert de l’Agence européenne du médicament (EMA), premier pas vers sa commercialisation.
Un deuxième vaccin expérimental fabriqué par la filiale belge de Johnson & Johnson doit être introduit en novembre, selon le docteur Jean-Jacques Muyembe, qui dirige la riposte congolaise contre l’épidémie en RDC. Selon l’OMS, il doit être utilisé dans des zones qui ne sont pas affectées par l’épidémie.