Des Bahamas jusqu’à Dubaï en passant par les États-Unis, le créateur du méga-complexe touristique de luxe Sun City en Afrique du Sud a dupliqué son concept partout dans le monde, en particulier au Maroc, avec Mazagan Beach Resort.
Par David. Hauce
Disparu le 21 mars à l’âge 84 ans au Cap, le magnat de l’hôtellerie sud-africain Sol Kerzner a prouvé qu’avec une dose d’audace, d’anticonformisme et de démesure, on pouvait construire un empire, commentent plusieurs observateurs du secteur.
Fondateur des chaînes Sun International, Southern Sun, One&Only (80 hôtels dans plus de douze pays), ce fils d’immigrés juifs ukrainiens, expert-comptable de formation, ouvre d’abord son premier établissement cinq étoiles, le premier du pays, en 1963 à Durban.
Le cocktail de son succès est déjà là : luxe et divertissement. Le président de Kerzner International ne cessera d’en faire sa marque de fabrique. Car après avoir développé une franchise hôtelière en partenariat avec South Africa Breweries et racheté des réceptifs de la côte est sud-africaine, il lance en 1979 le concept de méga-resorts comprenant hôtels et casinos.
Il fait également figure de pionnier en rachetant le Saint-Géran, à Maurice, en 1975. Une époque où l’île à peine décolonisée, essentiellement agricole, sans liaison directe avec l’Europe, n’est pas encore le lieu de villégiatures de luxe qu’elle est devenue dans les années 1980 et 1990. S’adressant toujours à une clientèle aisée, son groupe a ouvert en mars un deuxième lodge au Rwanda.
Alors qu’il était toujours animé par la folie des grandeurs, Sol Kerzner avait dû, avant de laisser les rênes en 2014 au fonds souverain dubaïote, restructurer en 2013 2,6 milliards de dettes de son groupe.
Révolutionnant l’hôtellerie mondiale, Sol Kerzner tire sa révérence au moment même où, avec la quasi-totalité des avions au sol et une industrie touristique à l’arrêt, le secteur vit le plus gros tremblement de terre de son histoire. Et où une nouvelle page de l’univers des voyages et des loisirs doit s’écrire.