La possible construction d’un téléphérique pour accéder au Kilimandjaro (Tanzanie) inquiète la population locale, qui vit de l’activité de la montagne, dans une nature encore sauvage et préservée.
Par Maurice Duteil
Cap sur le sommet de l’Afrique, sur le Kilimandjaro (Tanzanie) à plus de 5 800 mètres d’altitude. Une destination mythique, encore sauvage pour le moment. Car le gouvernement tanzanien envisage de construire un immense téléphérique, un projet qui suscite la controverse sur place. Jusqu’à présent, les 50 000 touristes qui s’aventurent chaque année jusqu’au sommet devaient faire quelque 60 kilomètres de marche, et avaler 4 000 mètres de dénivelé.
Un téléphérique viendrait bouleverser toute l’activité de la montagne, dont celle des guides qui arpentent plusieurs fois par mois des chemins coupés du monde afin d’accompagner les touristes. « Avec le téléphérique, les touristes monteront en une journée. Alors qu’aujourd’hui, il en faut six ou sept », explique un guide. « Par rapport à d’autres endroits, c’est préservé ici, c’est sauvage. Pas de sacs en plastique, pas de pollution », montre un local. Le projet pharaonique risque de tout bouleverser, y compris l’écosystème de la montagne.