Si dans leur majorité écrasante, les Gabonais ont accueilli le divorce de l’Etat et Veolia avec des cris de joie, il n’en a pas été le cas pour tout le monde notamment dans les rangs des actionnaires dont des Gabonais.
Derrière les pleurs des populations qui ont duré vingt (20) ans, des actionnaires de longue date tapis dans les rangs de l’opposition dite radicale se sont frotté les mains en engrangeant d’importants dividendes auxquels leur donnait droit leur statut d’actionnaires de marque. Qui sont-ils ? Seraient-ils prêts à restituer les avantages dont ils ont bénéficié sur le dos de leurs compatriotes ? Pas moins sûr.
Ce que tous les Gabonais savent depuis Libreville jusqu’à Minkebe en passant par Ombwé est que c’est en 1997, donc il y a vingt ans, sur les orientations des Institutions financières internationales que l’Etat signa une convention de concession avec le groupe français Veolia pour s’occuper de la gestion de l’eau et de l’énergie sur toute l’étendue de la République gabonaise.
Au moment où, suite aux nombreux manquements constatés dans la gestion de ce segment de la part de Veolia, on assiste à un divorce entre les deux partenaires, il ne se passe pas un seul jour sans que les masques ne tombent.
Il n’y a qu’à revenir par exemple sur les graves accusations de pollution dont la Direction générale de l’environnement a fait état en indiquant par la suite que la SEEG ne dispose pas d’équipements appropriés pour le traitement des déchets des hydrocarbures et qu’outre les dégâts environnementaux évidents, nul à ce stade, ne peut évaluer les conséquences que cette pollution a pu avoir ou peut avoir sur la santé des populations.
D’où, les interrogations légitimes pour savoir si les actionnaires étaient-ils au courant de ces dérives ? Et auquel cas pourquoi n’avoir pas alerté les plus hautes autorités du pays ?
Par flair journalistique, en poussant plus loin certaines pistes, nous apprenons, pour nous en étonner, que derrière l’ombre de Veolia, il se cache bien toute une nébuleuse comprenant d’importants empires financiers détenus par des actionnaires bien particuliers. Qui sont-ils ces actionnaires particuliers qui se sont sucrés derrière les pleurs et la misère du peuple gabonais ? Oh peuple, tu péris par ignorance.
Il s’agit de quelques personnalités gabonaises de premier plan qui remplissent aujourd’hui les rangs de l’opposition dite radicale.
Et qui de ce fait, devaient logiquement faire de la morale et de l’éthique politique leur cheval de bataille. Malheureusement, ce que l’on découvre de ces actionnaires dans le dossier SEEG laisse plutôt pantois !
Derrière leur visage de donneurs de leçons, il se cache une autre face de sulfureux commerçants à l’image de vendeurs de cercueils et de tenanciers de maisons de pompes funèbres qui se lèchent les babines et se frottent les mains au pro rata du nombre da cadavres à mettre en bière.
Fait beaucoup plus révoltant encore, c’est l’identité de ces actionnaires particuliers qui fera révolter nombreux parmi les Gabonais.
Dans cette liste, l’on relève entre autres des noms comme Paul Toungui, Jean Ping, Jean eyeghe Ndong, Didjob Divungi Di Ndinge, détenteur chacun pour ce qui le concerne de 20.000 actions au sein de la SEEG lors de la mise en concession.
Pendant donc vingt (20) ans que les Gabonais pleurent suite au manque d’eau et de l’électricité, s’ils ne perdent pas leur nourriture ou leurs appareils par des coupures intempestives, cette bande de mercantiles jubile en touchant des colossaux dividendes.
Voir de telles personnes porter l’étoffe de l’alternance en surfant sur la misère des Gabonais n’a que valeur d’une distraction qui ne peut tromper que des dupes.
D’où la série d’interrogations suivantes : Le Gabon serait-il devenu une sorte d’apanage ou de chasse gardée à leur merci ? Maintenant que le terme « mauvaise gouvernance » est devenu leur tasse de thé, pourquoi n’ont-ils pas pu renoncer publiquement au nom de la morale au bénéfice de ces gros avantages ? Vraiment, ils sont nés avant la honte.