Le Niger fait des pas en avant sur le plan démocratique. Hier, c’était le second tour d’une élection présidentielle inédite dans ce pays qui a longtemps subi les foudres d’une instabilité notoire.
Par Maurice Duteil
7,4 millions d’électeurs étaient appelés à trancher entre Mohamed Bazoum, fidèle du président sortant Mahamadou Issoufou, et l’opposant Mahamane Ousmane, ancien chef de l’État. Si une telle confrontation a pu avoir lieu, c’est grâce à la volonté du président actuel de ne pas se représenter à l’issue de ses deux mandats constitutionnels. Si on souligne et salue une attitude somme toute normale et ordinaire en démocratie, c’est que dans d’autres pays africains notamment, des présidents ont foulé aux pieds les règles constitutionnelles et se sont présentés pour un troisième mandat souvent gros de tous les risques.
Les exemples de la Côte d’Ivoire et de la Guinée sont encore frais dans nos mémoires balafrées par les stigmates des violences et des morts qui ont suivi les entêtements respectifs d’Alassane Ouattara et d’Alpha Condé. Issoufou ne s’est pas accroché au pouvoir. C’est tout à son honneur. C’est ainsi la première fois que deux présidents élus se succèdent dans ce pays. Le Niger vit au rythme des coups de force depuis 1960.
C’est à l’actif du président sortant même s’il a un passif. Maintenant, il faut que les résultats soient acceptés par les protagonistes à la suite d’un scrutin qu’on espère transparent et crédible. Chez nous, au Sénégal, il y a déjà de sombres nuages avant même une présidentielle en 2024 aux enjeux multiples. L’issue de ce scrutin est-elle en train de se jouer avec cette affaire de viol qui concerne l’opposant principal du président Macky Sall qui laisse planer des doutes sur une troisième candidature ? 2024 est si proche et si loin. Macky fera-t-il comme Issoufou ou comme Ado et Alpha ? Issoufou sort par la grande porte de l’histoire. Ado et Alpha attendent sous la fenêtre.