L’opposant du Moden Fa Lumana Africa, Hama Amadou, a été conduit lundi soir, après un peu plus de 72 heures de garde à vue, à la prison de Filingué. Il s’était lui-même rendu à la police judiciaire de Niamey vendredi dernier. Il est soupçonné d’être derrière les troubles survenus mardi dernier, au moment de la proclamation des résultats provisoires du second tour de la présidentielle, contestés par l’opposition.
Par Maurice Duteil
Hama Amadou est sous le coup d’une dizaine de chefs d’accusation, dont propagande à caractère raciste, propos de nature à dresser les citoyens les uns contre les autres, et complicité dans des manifestations et destructions de biens. L’opposant est soupçonné d’être responsable des échauffourées qui ont duré plusieurs jours, suite à la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle.
L’un de ses avocats, maitre Boubacar Mossi, dénonce une »justice des vainqueurs ». Il affirme que son client n’a jamais commenté les résultats provisoires des élections, et qu’il n’est pas juridiquement responsable du parti auquel il appartient.
Pour la présidentielle, Hama Amadou a apporté son soutien au candidat du RDR-Tchanji, puisque sa propre candidature a été invalidée par la Cour constitutionnelle. La coalition de soutien à Mahamane Ousmane, a appelé à la libération de toutes les personnes interpellées et rappelé que Hama Amadou n’était candidat à rien.
Plusieurs autres personnes ont été placées sous mandat de dépôt, dont le général à la retraite Moumouni Boureima, dit »Tchanga ». Il a été conduit à la prison de Ouallam, à une centaine de kilomètres de la capitale.