Deux semaines après le coup d’État qui a renversé Alpha Condé. Le CNRD au pouvoir a lancé, depuis le 14 septembre, de larges concertations nationales pour préparer une charte de la transition. La Cédéao a haussé le ton pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, mais le Comité national pour le rassemblement et le développement assure qu’il ne cédera pas aux pressions.
Par Maurice Duteil
Les concertations nationales se poursuivent et ce lundi, est réservé à ces échanges avec les forces vives de la Nation . Ces concertations sont le lien entre le CNRD et les différents acteurs : partis politiques, opérateurs miniers, missions diplomatiques, représentants de la diaspora ou encore acteurs culturels .
Le colonel Mamady Doumbouya, présentait ainsi sa vision devant les organisations de la société civile : »Personnellement, je serai à l’écoute de tout le monde pour la réussite de la transition. C’est notre dernière chance. Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Ratissez large. Envoyez-nous vos propositions pertinentes, cohérentes et adaptées. Il s’agit de la refondation cette fois-ci, car nous ne venons pas bricoler. »
Il va la décliner avec davantage de détails en précisant que la refondation, c’est l’une des cinq valeurs du CNRD inscrites sur une grande affiche dans la salle des concertations au Palais du peuple de Conakry, avec aussi la Rectification institutionnelle pour bâtir des institutions fortes : le Rassemblement comme le nom du comité l’indique pour rassembler ; le Redressement pour rompre avec les anciennes pratiques ; et enfin le Répositionnement de la Guinée, en respectant les engagements internationaux.
Sur un autre plan, on constate que la Cédéao souhaite accélérer la cadence. Aussi exige-t-elle un délai de six mois pour organiser des élections. L’organisation ouest-africaine est échaudée après les coups d’État survenus au Mali. Elle a aussi décidé de sanctions contre les nouvelles autorités de la Guinée. La CNRD a répondu par une fin de non recevoir énergique et sèche en précisant : Notre mission se passe en Guinée, donc pas besoin de voyager et nous n’avons rien à geler sur nos comptes. Tout ceci ressemble bien à une confrontation d’influence entre les deux parties.d’un bras de fer entre la junte et l’organisation ?
La Cédéao demande aussi la libération immédiate et sans conditions d’Alpha Condé. Sur le sort du président renversé, le CNRD assure qu’il demeurera en Guinée .