Pourtant il eut été aisé de nous offusquer et même de nous indigner de ce que la colonne de tireurs embusqués a si précipitamment qualifié de recul de démocratie, et de dispositions liberticides à l’endroit de la presse.
Par Obame D’EBOMANE
La toile s’est ébranlée et les pages de bon nombre de journaux s’en sont émues avec emportement et irritation.
Ayant une répulsion épidermique et constamment rétif à toute sorte d’empressement, nous avons pris le parti d’ausculter avec circonspection et perspicacité cette loi récemment votée par les honorables députés, et qui est source de tant de querelles, de récriminations et de condamnations abruptes.
N’en déplaise aux censeurs de l’avant-veille et autres franc tireurs. Il nous est apparu qu’ils se sont trompés de cible d’une part et que d’autre part, il n’y a absolument rien qui justifie ni le courroux, ni la rage avec laquelle la dénonciation véhémente est faite.
Et pour cause, il est de notoriété publique que la prérogative de l’initiative des lois est un domaine réservé au gouvernement et au parlement. Une fois ce postulat d’évidence posé. Comment fait-on pour y voir la cour constitutionnelle et sa présidente dans cette démarche strictement encadrée ?
Refusant de nous perdre en conjecture ou de nous égarer dans un fatras juridique, qui serait ici de mauvais aloi. Il nous plait de rappeler que cette loi querellée reste la même depuis la matrice de l’an 1994. Certes, au fil du toilettage et des révisions constitutionnelles, elle a gagné en clarté jusqu’à la récente adoption par l’assemblée nationale.
Le constat est patent. Cette fameuse disposition que l’on dit exclusive aux seuls membres de la cour constitutionnelle s’applique à tous ceux qui sont dépositaires de l’autorité publique. Que l’on ne vienne pas nous dire que les lois en république gabonaise ne proscrivent pas l’outrage et la diffamation.
Nous eûmes été vindicatifs et inflexibles, si d’aventure cette loi prescrivait la critique. Une fois encore, nous recommandons aux rageurs et autres jeteurs de sorts de cibler les initiateurs de la loi.
A croire, que s’en prendre à la présidente de la cour constitutionnelle est prétexte à la démocratie et à la liberté d’expression reste une gageure et une vue de l’esprit.
Et si cette disposition fantasmée consentit au collège des conseillers de la cour constitutionnelle ne représentait que l’exception privilégiée, dont pensaient jouir les pourfendeurs de cette loi.
Nous en sommes encore à chercher la pertinence de l’entorse, qui empêcherait notre arsenal juridique de s’harmoniser aux normes du Commonwealth. Bassé !