Après moult contestations et tergiversations, le départ de José Eduardo Do Santos du pouvoir, aura permis enfin l’inhumation de son ennemi, le chef de l’ex-rébellion angolaise de l’Unita, Jonas Savimbi tué les armes à la main en 2002.
Par Maurice Duteil
Les nouvelles autorités en place à Luanda, ont finalement rendu possible l’inhumation de Jonas Savimbi dans son village natal. Il faut interpréter ce geste comme étant une main tendue du pouvoir afin de clore à jamais la douloureuse parenthèse de la guerre civile. Ces obsèques publiques sont à placer sous le signe de la « réconciliation » nationale, dix-sept ans après la fin de la guerre civile. Au terme d’une cérémonie de plus de quatre heures, rythmée par une fanfare, le cercueil blanc de Jonas Savimbi a été mis en terre, conformément à son souhait.
Le chef charismatique de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) repose dans un vaste tombeau dessiné par l’un de ses fils. « Une vie pour l’Angola et les Angolais », peut-on lire sur le tombeau. Jonas Savimbi est mort le 22 février 2002 dans un affrontement avec l’armée près de Luena dans le centre du pays, alors qu’il tentait de fuir vers la Zambie.
Il avait 67 ans. Dès le lendemain, des soldats l’avaient enterré en catimini dans la ville. Sa mort avait signé la fin d’une guerre civile de 27 ans qui avait fait plus de 500.000 morts. Les obsèques de samedi sont le résultat de longues négociations entre les autorités angolaises et l’Unita. Aucun représentant du gouvernement angolais n’était cependant présent aux obsèques. Dans la capitale Luanda, les avis étaient partagés. Jonas Savimbi « a fait la guerre et tué des Angolais. Il ne mérite par des funérailles dignes », a estimé un militaire.
Les obsèques ont été rendues possibles par le départ en 2017 du président José Eduardo dos Santos après trente-huit années au pouvoir. En août 2018, une commission a été mise en place pour organiser l’exhumation et les funérailles de Jonas Savimbi. La dépouille a été exhumée en janvier 2019. Des tests ADN ont confirmé que les restes étaient bien ceux du chef historique de l’Unita.