Le Secrétaire général de l’ONU a exhorté le 11 juillet 2019 la communauté internationale à accentuer son aide financière au pays. Les habitants, frappés par deux cyclones meurtriers ces derniers mois, peinent aujourd’hui à se relever.
Par Maurice Duteil
Après Idai en mars 2019, il y a eu Kenneth, le 26 avril. Ces deux cyclones, d’une ampleur sans précédent en Mozambique, ont dévasté ce pays de 12 millions d’habitants en tuant près de 700 personnes et ravageant maisons, écoles et infrastructures des villes côtières. Face à la crise humanitaire et sanitaire que traversent aujourd’hui les Mozambicains, le Secrétaire général des Nations
Unies, Antonio Guterres, a réaffirmé auprès de la communauté internationale la nécessité urgente d’une importante aide financière au Mozambique. Un « devoir moral », a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse en présence du président du Mozambique, Filipe Nyusiet, le 11 juillet 2019.
En avril 2019, les Nations unies avaient annoncé qu’elles débloqueraient pour le Mozambique et les Comores la somme de 13 millions de dollars (11,6 millions d’euros), puisée dans ses fonds d’urgence. En juin, l’organisation avait finalement estimé qu’au moins 3,2 milliards de dollars seraient nécessaires pour reconstruire le pays sinistré et contrer la crise alimentaire et humanitaire.
Lors d’une conférence, plusieurs donateurs internationaux se sont récemment engagés à verser 1,2 milliard de dollars au Mozambique. Mais les fonds mobilisés demeurent toujours insuffisants, a rappelé Antonio Guterres.
Parmi les nombreuses villes touchées, Beira (500 000 habitants) a été détruite à plus de 90% par le cyclone Idai.
Le cyclone Kenneth, considéré comme l’un des plus puissants ayant frappé l’Afrique ces dernières années, a lui balayé fin avril la province du Cabo Delgado, dans le nord du pays. Ses vents, soufflant jusqu’à 280 km/h, ont ainsi rasé des villages entiers et provoqué pluies torrentielles et inondations. Sur l’île d’Ibo (6000 habitants), près de 90% des habitations ont été détruites, laissant des centaines de personnes sans-abris, eau, nourriture, ni sans centre de soin, lui aussi à terre.
« Il n’y a aucun souvenir de deux tempêtes d’une telle intensité frappant le Mozambique au cours d’une même saison », a annoncé l’agence OMM, une mission d’enquête actuellement au Mozambique.
Antonio Guterres a également rappelé que ces deux tempêtes sont une conséquence directe du réchauffement climatique. Le Mozambique n’est ainsi en rien responsable de la catastrophe. Le changement climatique aurait rendu les cyclones plus dévastateurs en raison de l’augmentation du niveau des mers, qui a renforcé la puissance des tempêtes.
M. Guterres s’est rendu ce 12 juillet 2019 dans la ville de Beira, pour y rencontrer les réfugiés et les autorités locales.