Respect de l’environnement, autonomisation des femmes, soutien à l’économie locale… C’est le projet Mamma’s Laef.
Par David B. Hauce
Dans un village océanien, une petite entreprise travaille pour offrir des alternatives aux protections hygiéniques et aux couches à usage unique. Leurs buts : limiter les déchets, offrir aux femmes plus d’indépendance et soutenir l’économie locale. « C’est important de fabriquer des serviettes hygiéniques réutilisables parce que parfois, on n’a pas assez d’argent pour acheter des serviettes chaque mois », explique Mary Kalsrap, co-fondatrice de Mamma’s Leaf Vanuatu.
L’objectif est d’atteindre zéro déchet. Au moment de la production, tous les morceaux de tissus sont utilisés de manière à ce qu’il n’y ait aucun gaspillage. « C’est très important de ne pas gaspiller de tissu car nous l’importons de Chine parce qu’il n’y en a pas du tout au Vanuatu. Donc pour chaque chute on doit s’assurer qu’on les ré-utilise », assure Maryse, superviseuse. Par exemple, les chutes peuvent servir à faire des couvertures pour bébé.
Au Vanuatu, en 2009, seules 36 % des employées du privé étaient des femmes. « Toutes les mamans sont vraiment fières de travailler ici parce que ça aide beaucoup de femmes à travers le Vanuatu. Et nous sensibilisons aussi les filles à l’école », se réjouit Maryse.
Selon une enquête menée par l’UNICEF au Vanuatu, pendant leurs règles, 55 % des filles interrogées manqueraient l’école au moins un jour. Plusieurs ONG travaillent avec Mamma’s Laef pour distribuer des serviettes hygiéniques et sensibiliser à ces questions. Mary Kalsrap explique notamment que de parler de règles est très tabou dans la communauté. « Parfois quand nous allons sur le terrain, ils viennent vers nous et nous arrêtent quand on en parle », témoigne-t-elle.