Au Bénin, on reparle toujours de la situation pré-électorale. Le lundi de Pentecôte, Tchaourou, la ville d’origine de Boni Yayi (située à plus de 350 km au nord de Cotonou) a connu des échauffourées. A Cotonou, les autorités béninoises n’ont toujours pas répondu aux avocats de Boni Yayi qui s’inquiètent de la santé de l’ancien président toujours « cantonné » dans sa résidence.
Par Maurice Duteil
Le Bénin, laisse sa côte démocratique s’effriter lamentablement. Ce qui s’y déroule depuis quelques temps est désespérant et navrant. Le cafouillage des dernières élections législatives continu de creuser non pas un fossé mais un véritable précipice entre le Président Patrice Talon et son l’opposition menée par les ex chefs d’Etats Nicéphore Soglo et Yayi Boni. Ce dernier, malgré lui reste au cœur de l’actualité ces dernières heures. Tchaourou, sa ville d’origine, a vécu un lundi de Pentecôte très tendu, après l’arrestation d’un des présumés auteurs des troubles enregistrés là-bas le 28 avril lors des législatives.
Preuve de que la tension est vive et l’irréparable pas si loin, la route Cotonou-Parakou a été barrée pendant de longues heures : des pneus enflammés, un véhicule des forces de l’ordre caillassé… Face aux manifestants en colère conduits par de très jeunes gens, la police appuyée par l’armée serait intervenue avec mesure. Ces échauffourées interviennent au lendemain de la requête des avocats de Boni Yayi qui ont exigé le repli du dispositif policier autour de son domicile et demandé une évacuation sanitaire de leur client malade.
Côté pouvoir, aucune réponse officielle. Les positions étant malheureusement tranchées. La proposition de médiation du Président Ghanéen, Nana Akufo Addo ne semble pas tempérer les ardeurs belliqueuses des deux camps. La police est là pour savoir qui entre et qui sort et qui rend visite à l’ancien président. Selon le vœux du Président Patrice Talon.